Gabon : les démissions collectives du PDG sont «nulles et de nul effet»

Alors que le Parti démocratique gabonais (PDG) fait face à une vague inédite de démissions dans ses rangs, sa direction n’entend pas se laisser bousculer sans réponse. Dans une déclaration officielle rendue publique ce vendredi 9 mai 2025, la porte-parole du parti, Darlène Zamba Boukandou, a rappelé avec fermeté que « toute démission ne respectant pas la procédure interne du parti est nulle et de nul effet ».

Cette clarification intervient alors que plusieurs anciens cadres, notamment dans les provinces de l’Ogooué-Maritime, du Haut-Ogooué et de la Ngounié, ont récemment annoncé leur départ du PDG dans la presse et sur les réseaux sociaux. Une séquence perçue par certains observateurs comme un affaiblissement supplémentaire du parti, depuis son basculement dans l’opposition à la suite du coup d’État du 30 août 2023.

Le PDG veut encadrer les départs

S’appuyant sur les articles 53 et 54 du manuel de procédure de la commission centrale de discipline et des promotions, le PDG souligne que la démission d’un militant doit être individuelle, écrite, adressée au secrétaire fédéral du comité concerné, accompagnée d’un accusé de réception, puis validée par la commission compétente. « Ce n’est qu’après cette procédure que la démission devient effective », insiste le communiqué.

Le parti se réserve également le droit « d’engager toute action appropriée » pour faire respecter ses règles internes, signe d’une volonté de contenir la contestation et d’éviter un effet domino à l’approche des échéances électorales locales et législatives prévues en septembre et octobre 2025.

Une tentative de garder la main

Ce rappel à l’ordre juridique peut être lu comme une tentative du PDG de restaurer sa légitimité et de garder la main sur une séquence politique périlleuse. Alors que certains ex-militants dénoncent une inertie ou appellent à un aggiornamento, le PDG revendique au contraire son inscription dans « l’air du temps », suggérant qu’il reste un acteur incontournable de la scène politique nationale.

Mais cette posture défensive suffira-t-elle à enrayer l’hémorragie ? Rien n’est moins sûr. Car au-delà du formalisme, c’est bien l’image d’un parti en perte d’attractivité et en quête de nouveau souffle qui semble se dessiner. Reste à savoir si la prochaine convention du PDG saura incarner ce sursaut… ou précipiter une nouvelle vague de départs.