Derniers articlesSOCIETE

Gabon : les citoyens favorables à une régulation stricte des réseaux sociaux pour freiner les dérives

Ecouter l'article

Face à la multiplication des dérives observées sur les plateformes numériques, une majorité de Gabonais exprime son souhait de voir les autorités instaurer un cadre strict de régulation. C’est ce qui ressort d’une enquête de terrain menée récemment par Gabon Media Time. Pour les citoyens, il est urgent de préserver la santé mentale collective et la cohésion sociale, particulièrement chez les plus jeunes, en assainissant l’espace numérique.

Insultes publiques, voyeurisme, banalisation de la haine et de la violence verbale : autant de dérives devenues courantes sur les réseaux sociaux, dont les audiences ne cessent de croître. Pour de nombreux Gabonais interrogés, ce laisser-faire numérique contribue à pervertir les comportements, notamment chez les enfants, exposés dès le plus jeune âge à des contenus inappropriés.

Des dérives banalisées et impunies

« Nous avons des enfants qui très tôt connaissent les réseaux sociaux. Face à ces dérives, ils vont être pervertis, et ce n’est pas bien, car ils vont grandir avec », alerte un citoyen, visiblement préoccupé. Ce dernier déplore l’influence néfaste des contenus non filtrés, qui redéfinissent les codes éducatifs au détriment des parents et des enseignants. « Les réseaux vont leur faire croire qu’il n’y a plus de limites, plus d’interdits. On n’est plus seuls à éduquer les enfants », poursuit-il.

Dans ce contexte, plusieurs voix appellent à un encadrement ferme, estimant que l’inaction des autorités ne ferait qu’aggraver la perte de repères chez les plus jeunes. Exhibitionnisme, harcèlement, rumeurs infondées, fakenews, rien ne semble épargné. Et pour certains citoyens, « il est temps de sévir, et de le faire sans retour en arrière ».

Éduquer, puis sanctionner : un encadrement en deux temps

Toutefois, pour d’autres, la régulation doit passer par une première étape de sensibilisation. « Il faut commencer par éduquer et sensibiliser les uns et les autres, car on peut être sur les réseaux sans savoir ce qu’on risque », suggère un usager. Ce travail pédagogique serait, selon eux, le socle d’une régulation pérenne et socialement acceptée.

Au-delà de la seule responsabilité des internautes, les personnes interrogées estiment que l’État doit pleinement jouer son rôle. « Pour préserver ses enfants de la perdition, une mère sévit. Le gouvernement devrait en faire autant face à ces dérives », affirme une citoyenne.

Vers un encadrement juridique du numérique au Gabon ?

Ces appels citoyens interviennent alors que plusieurs pays d’Afrique centrale ont déjà initié des projets de loi pour réguler les plateformes numériques. Le Gabon, engagé dans une refondation de ses institutions, pourrait s’en inspirer. Pour nombre d’observateurs, la régulation des réseaux sociaux ne doit pas être perçue comme une atteinte aux libertés, mais comme un levier de préservation de l’ordre public, du vivre-ensemble et de la protection des mineurs.

Reste désormais à savoir si ces voix citoyennes trouveront écho auprès des autorités compétentes. Une chose est certaine : l’heure n’est plus au silence, mais à l’action.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

GMT TV

Bouton retour en haut de la page