Gabon : les 7 meneurs de la grève de l’ENAM relaxés

Ce 23 avril, un communiqué du ministère de la Culture et des Arts a confirmé la libération des sept étudiants de l’École nationale d’Arts et Manufacture (ENAM), arrêtés la veille lors d’une manifestation à PK12. Ces étudiants réclamaient le paiement de plusieurs mois d’arriérés de bourses d’études. Leur mouvement avait selon les autorités entraîné une perturbation de la circulation sur un axe stratégique, provoquant l’intervention des forces de l’ordre. Interpellés pour trouble à l’ordre public, refus d’obtempérer et destruction de biens d’autrui, ils ont été placés en garde à vue avant d’être présentés au Procureur de la République.
La ministre de la Culture et des Arts, De. Armande Longo Epse. Moulengui s’est personnellement impliquée dans l’affaire en se rendant au commissariat et en commettant un avocat pour assurer la défense des jeunes manifestants. Grâce à cette intervention, les sept étudiants ont été libérés cet après-midi, indique le communiqué publié sur la page Facebook officielle du ministère de la Culture et des Arts. Les autorités soupçonnent cependant que le mouvement ait été instrumentalisé par des individus mal intentionnés, cherchant à semer le désordre sous couvert de revendications sociales. Le ministère a néanmoins privilégié une approche de dialogue afin de calmer les tensions et éviter une escalade.
L’Etat face au défis du paiement des bourses
Toujours selon le ministère, les étudiants libérés ont tenu à remercier la ministre, qu’ils ont décrite comme une figure maternelle face à une situation qui risquait de basculer. Bien qu’ils revendiquent toujours le paiement de leurs bourses, ils se sont dits ouverts au dialogue avec les autorités pour éviter que de telles tensions ne se reproduisent. Il faut dire que ces arrestations ont suscité de nombreuses réactions, notamment sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes ont dénoncé un usage excessif de la force.
A travers cette affaire, c’est de nouveau la défaillance de l’Etat qui est pointée à travers le non versement de bourses scolaires en temps et en heure. Une situation qui plonge très souvent des milliers d’étudiants dans une précarité extrême. Au-delà de cette libération, les regards restent désormais tournés vers le gouvernement, attendu sur des réponses concrètes quant au règlement des bourses en souffrance. Rappelons que cette année, les allocations de bourses scolaires ont connu une baisse importante notamment celles des élèves des lycées et collèges
GMT TV