Gabon : le SEREG dénonce les conditions de travail précaires des enseignants
Le 05 octobre le monde a célébré comme à l’accoutumé la journée mondiale de l’enseignant. A cet occasion, le Secrétaire général du Syndicat des enseignants pour la réforme éducative au Gabon (SEREG), Bérenger Mbadinga Moubamba a dressé un tableau sombre de la situation de l’éducation dans le pays. Le syndicaliste a souligné les défis majeurs qui entravent le bon fonctionnement du système éducatif national.
Ce n’est un secret pour personne, l’école gabonaise fait face à de nombreuses difficultés. Si des efforts ont été consentis depuis l’arrivée au pouvoir du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) le 30 août 2023. 900 enseignants ont été recrutés pour pallier le déficit en sciences, la gratuité des inscriptions a été décrétée, des établissements sont sortis de terre quand d’autres ont été réhabilités. Toutefois, il reste du chemin à parcourir pour qu’enfin l’éducation gabonaise connaisse son essor.
De nombreux défis à relever
Faisant un retour sur les deux dernières décennies, le syndicat rejoignant nouvellement les mouvements syndicaux de l’éducation gabonaise a pointé du doigt plusieurs problèmes persistants. Parmi eux, l’insuffisance des infrastructures scolaires se distingue, avec des effectifs pléthoriques dans les salles de classe, rendant les conditions d’apprentissage difficiles pour les élèves et les enseignants. Le manque d’établissements adéquats contribue également à la surcharge des écoles existantes, exacerbant les tensions dans le milieu éducatif.
Le SEREG a également dénoncé les conditions de travail précaires des enseignants, souvent confrontés à un manque de matériel pédagogique, à des retards dans le paiement de leurs salaires, et à des affectations dans des zones difficiles sans accompagnement approprié. En outre, l’inadéquation entre les formations dispensées et les besoins réels du marché du travail est un autre problème crucial, qui compromet l’avenir professionnel des jeunes diplômés.
Non sans manquer de les remercier pour les efforts déjà fournis, Secrétaire général du SEREG a appelé les autorités de la Transition à prendre des mesures concrètes pour remédier à ces difficultés, en soulignant que la réforme du système éducatif gabonais est une urgence nationale. Pour le SEREG, il est essentiel que des investissements massifs soient faits dans la construction de nouvelles écoles, la modernisation des infrastructures existantes, et la mise en place d’une formation adaptée aux réalités économiques du pays. En cette Journée mondiale de l’enseignant, le SEREG a ainsi égrené un véritable chapelet de défis, rappelant que l’avenir de la jeunesse gabonaise dépend d’une réforme profonde et durable du système éducatif qui mettra un accent particulier sur le respect des droits des enseignants et des élèves.