Gabon : le montant des dépenses liées aux intérêts sur emprunts extérieurs chute de 48 milliards en 2025
En 2025, les dépenses budgétaires de l’État gabonais sont arrêtées à 2.794,5 milliards de FCFA, réparties entre le budget général, qui représente 2.562,8 milliards de FCFA, et les comptes spéciaux, estimés à 231,8 milliards de FCFA. Parmi ces dépenses, un élément notable attire l’attention : la chute des montants liés aux intérêts sur les emprunts extérieurs, avec une diminution de 48 milliards de FCFA par rapport à l’année précédente. Cette baisse interroge pour un pays comme le Gabon, dont l’économie reste tributaire de financements extérieurs pour soutenir son développement.
Le remboursement des intérêts sur les emprunts extérieurs est une composante clé de la gestion budgétaire pour tout État. Il permet d’honorer les engagements financiers pris sur les marchés internationaux et de conserver la crédibilité auprès des partenaires financiers. Une réduction de cette charge, comme c’est le cas en 2025, pourrait certes libérer des marges de manœuvre pour réorienter les ressources vers des secteurs prioritaires comme l’éducation, la santé ou les infrastructures, mais également envoyer un mauvais signal.
En effet, la bonne gestion de la dette permet de minimiser les risques de surendettement, tout en améliorant la solvabilité de l’État. Pour un pays comme le Gabon, marqué par une dépendance aux fluctuations des cours des matières premières, la maîtrise des emprunts extérieurs est cruciale. Les autorités gabonaises auraient donc gagner à augmenter cette dépense pour un meilleur équilibre budgétaire, même si elles arguent que cette baisse de 48 milliards de FCFA, est destinée à préserver une partie de leur budget pour répondre aux besoins immédiats de la population.
Quelle stratégie pour le désendettement?
Cette chute de 48 milliards FCFA montre certes à quelques égards, une volonté de consolider la gestion financière du pays et de limiter la pression de la dette, mais s’acquitter des intérêts sur emprunts extérieurs aurait permis de maintenir de bonnes relations avec les créanciers internationaux, comme les institutions financières multilatérales dont le FMI, principal créancier du pays. Contribuant au passage à assurer un accès continu à des financements pour de futurs projets structurants.
Affichée à un peu plus de 164 milliards de FCFA en 2025 contre 212,4 milliards de FCFA en 2024, le montant des intérêts sur emprunts extérieurs à verser par l’Etat gabonais aurait donc dû être plus important, d’autant que dans le même temps, les dépenses de biens services augmenteront de près de 100 milliards de FCFA.