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Gabon : Le montant des comptes spéciaux chiffré à 231,7 milliards en 2025

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Le projet de loi de finances 2025 place les comptes spéciaux au centre de la gestion budgétaire gabonaise, avec un montant estimé à 231,7 milliards de FCFA. Ces comptes, souvent utilisés pour financer des projets spécifiques, témoignent de la volonté de l’État de diversifier les sources de financement et d’optimiser l’utilisation des ressources allouées. Toutefois, leur gestion suscite des interrogations sur leur transparence et leur efficacité dans l’exécution des missions assignées.

Selon les données du PLFI, ces comptes incluent des fonds pour des secteurs tels que l’infrastructure, l’énergie et les services sociaux. Ils sont alimentés par des recettes fiscales dédiées et d’autres sources, notamment des partenariats avec des bailleurs internationaux. Leur importance stratégique réside dans leur capacité à contourner les lourdeurs administratives des budgets généraux. Néanmoins, leur poids dans le budget global de l’État, estimé à 4 200 milliards de FCFA pour 2025, pose la question de l’équilibre entre centralisation et flexibilité.

En 2024, les comptes spéciaux avaient également représenté une part significative du budget national avec plus de 237 milliards de FCFA. Toutefois, les rapports d’audit récents soulignent des dysfonctionnements dans la traçabilité des fonds et un manque de clarté sur les priorités. Pour 2025, les autorités gabonaises ont annoncé des réformes pour améliorer leur suivi et garantir une meilleure reddition des comptes.

Un enjeu crucial 

La gestion des comptes spéciaux constitue donc un enjeu crucial pour le Conseil de Transition et de Restauration des Institutions (CTRI). En garantissant une transparence accrue et une allocation ciblée des ressources, l’exécutif pourrait renforcer la confiance des partenaires internationaux et de la population dans la gestion publique. Dans d’autres pays africains, des modèles de gestion efficaces des comptes spéciaux ont démontré leur pertinence. Pour le cas du Rwanda, ces fonds sont intégrés dans un cadre budgétaire strict avec des audits réguliers et une obligation de résultats pour chaque programme financé. 

Au Botswana, les fonds spéciaux alimentés par les recettes minières sont gérés dans un cadre de transparence exemplaire, avec des rapports publics détaillés sur leur utilisation et leur impact. Ces exemples montrent bien qu’une gestion rigoureuse, appuyée par des mécanismes de contrôle indépendants et une communication claire, peut transformer les comptes spéciaux en outils de développement efficaces. Le Gabon pourrait s’inspirer de ces expériences pour maximiser l’impact de ses 231,7 milliards FCFA et répondre aux attentes de ses citoyens et partenaires financiers.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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