Gabon : Le FDS dénonce la nomination des magistrats dans l’UDB !

Le Front Démocratique Socialiste (FDS) dont le Secrétaire général est Maître Anges Kevin Nzigou a réagi à la présence et à la nomination de magistrats au sein de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), le parti fondé par le président gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema. Lors de sa réunion ordinaire du mercredi 9 juillet 2025, le Bureau Exécutif du FDS a dénoncé une violation flagrante de la loi gabonaise, qualifiant ces agissements d’atteinte à l’indépendance de la magistrature et à la séparation des pouvoirs.
Si le FDS salue la création de l’UDB et son assemblée générale constitutive du 5 juillet 2025, perçue comme une expression légitime de l’engagement politique, le parti à l’élan républicain s’inquiète de la participation active de magistrats à cet événement et de leur nomination à des postes de responsabilité au sein du parti. Ces agissements contreviendraient selon ces derniers, à la loi n°09/94 du 21 septembre 1994 portant statut des magistrats. Et pour cause, l’article 17 dudit texte interdit explicitement aux magistrats toute participation à des manifestations ou réunions à caractère politique.
Les magistrats, des acteurs à part entière selon leurs textes !
Dans sa démonstration, le FDS invoque l’article 8 qui stipule que toute mise en disponibilité ou détachement d’un magistrat doit être validé par le Conseil Supérieur de la Magistrature. Ce qui n’a pas été le cas pour les magistrats concernés, toujours en activité. À cet effet, le FDS juge cette situation « gravement préoccupante ». Du fait qu’elle compromet la neutralité et l’indépendance de la justice gabonaise, piliers fondamentaux de l’État de droit. En conséquence, le parti condamne fermement ces nominations illégales et appelle le Secrétaire général de l’UDB à exclure sans délai tout magistrat en activité ou non officiellement mis en disponibilité.
Par ailleurs, le FDS a mandaté son Secrétaire éxécutif pour adresser une correspondance officielle à l’UDB, exigeant le respect strict des dispositions légales. Cette affaire soulève clairement des questions cruciales sur le respect des principes démocratiques au Gabon. Le FDS, dans un élan de « vigilance républicaine », appelle à une régularisation rapide pour préserver l’intégrité de la justice et éviter une crise institutionnelle. Alors que l’UDB ambitionne de rassembler les Gabonais autour d’un projet politique, ce scandale pourrait ternir son lancement et alimenter les débats sur l’indépendance des institutions sous la présidence d’Oligui Nguema.
GMT TV