Gabon : le dérapage misogyne de Pierre Mintsa sur les femmes à la Cnamgs
Lors de son passage à l’émission « Le Débat du soir » sur Gabon 24, Pierre Mintsa, leader syndical, a suscité l’indignation avec des propos ouvertement misogynes concernant la gestion de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs). Selon lui, la présence de femmes à des postes-clés serait une cause de « cacophonie ».
Apprécié pour ses combats sociaux, Pierre Mintsa vient de réaliser une bifurcation odieuse sur les convictions qui devraient animer un disciple de Jean Jaurès dans la quête d’un idéal sociétal. Sa déclaration sur le plateau de Gabon 24 a choqué l’opinion publique. Cette sortie de piste survient dans un contexte où les autorités de transition, sous la conduite du Général Brice Clotaire Oligui Nguema, œuvrent à promouvoir une gouvernance plus inclusive.
Pierre Mintsa bloqué dans l’âge féodal ?
C’est ce qu’il serait judicieux de cerner sans risque de nous tromper. Loin de la vision progressiste du CTRI, Pierre Mintsa s’active à renforcer des stéréotypes sexistes, réduisant les compétences des femmes à des facteurs biologiques. « Les femmes sont compétentes, sauf que la femme reste femme », a-t-il martelé, suscitant un tollé général. Cette déclaration soulève des questions sur la perception du leadership féminin dans une société où les femmes luttent encore pour atteindre les 30% des femmes dans les sphères décisionnelles.
Si Gabon 24 a respecté la liberté d’expression en diffusant ces propos, le contenu ubuesque de cette intervention rappelle l’importance de sensibiliser les invités sur l’impact de leurs discours, notamment sur des chaînes de grande audience. Comment peut-on s’indigner d’une configuration avec des femmes en pôle position ? « DG femme, DGA femme, PCA femme, ça obligatoirement emmène la cacophonie », a-t-il affirmé d’un ton serein. Sapristi ! Le Gabon, en quête d’une meilleure gouvernance, ne saurait s’accommoder de telles réflexions.
Faire de l’appartenance au genre un critère d’évaluation de compétence est d’emblée une démarche odieuse et irrationnelle. D’ailleurs, les scandales financiers et la mauvaise gestion imputés à certains hauts responsables, pour la plupart des hommes, illustrent que les défaillances ne sont pas liées au genre mais à l’éthique. Ce dérapage de Pierre Mintsa est un rappel brutal du chemin restant à parcourir pour déconstruire les préjugés sexistes dans la société gabonaise ou.