Gabon : le CTRI va-t-il légaliser le mariage coutumier ?
Sur la table des parlementaires depuis belle lurette, la loi portant légalisation du mariage coutumier au Gabon pourrait avoir toutes ses chances d’entrer en vigueur. Et pour cause, la dynamique culturelle portée par le Comité de transition pour la restauration des institutions (CTRI) nourrit l’espoir d’un regard singulier sur la proposition de loi faite par l’ancien sénateur du département de la Bayi-Brikolo Ernest Ndassiguikoula, reléguée aux calendes grecques.
À l’heure de la restauration des institutions, il est plus qu’urgent de se pencher sur la base de la société à savoir la famille. Première institution, la cellule familiale est depuis galvaudée par les contraintes financières. Toute chose qui justifie que le CTRI y jette une attention particulière afin de rationaliser le mariage dit coutumier en le légalisant. Une initiative qui emporterait fixation expresse de la dot prohibée depuis 1963 par Feu Léon Mba Minko.
De la nécessité de légiférer autour de cette question
S’il plane une sorte de léthargie gouvernementale quand il s’agit de traiter de la question de la légalisation du mariage coutumier qui emporte la fixation de la dot et sa valeur juridique, les espoirs demeurent quant à une prise en compte de cette proposition de loi. Et ce, d’autant plus que le contexte sied à l’aboutissement du processus engagé depuis l’adoption en session plénière du lundi 21 décembre 2020 par l’Assemblée nationale.
Car le CTRI qui ambitionne de redonner à la tradition sa valeur, poserait un acte salutaire. Il faut dire que depuis l’interdiction de la dot en 1963, la société gabonaise n’a pas cessé de la pratiquer à telle enseigne qu’il est peu valeureux de célébrer un mariage sans avoir épuisé cette étape à valeur coutumière. Toute chose qui a conduit le vénérable sénateur du département de la Bayi-Brikolo Ernest Ndassiguikoula à soumettre cette proposition de loi en vue de régler définitivement cette problématique. Le montant de 1,5 million FCFA serait alors opposable à tous.