Gabon : le CTRI va-t-il engager des poursuites contre les barons « pilleurs » du système Bongo-PDG ?
Quelque 4 mois après avoir renversé le régime Bongo-PDG incarné par le Parti démocratique gabonais (PDG), les populations espèrent que justice soit rendue au peuple condamné à tirer le diable par la queue du fait de la gabegie odieuse établie en norme. À telle enseigne que Paulette Missambo, présidente du Sénat de la transition, en appelle à une justice transitionnelle.
Si la reconstruction du Gabon est loin d’être envisageable avec un schéma de règlement de comptes entre nouveau régime et ancien, il est tout de même indispensable que la justice fasse son travail sur les cas de détournements de deniers publics et les décisions judiciaires orientées para pouvoir politique. Ce qui fut le cas sous Ali Bongo Ondimba, à en croire les magistrats eux-mêmes, et le rapport de 60 jours de la taskforce sur les dérives financières constatées de la gestion de la chose publique.
Le Mogabo et autres collabos d’Ali Bongo après la Young Team ?
C’est la question que se posent plusieurs de nos compatriotes qui ont salué des deux mains l’interpellation groupée de la nébuleuse « Young Team » conduite par Noureddin Bongo Valentin. Une machine à détournements, aux dires des membres du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), qui a été stoppée dans sa lancée vertigineuse de vider les caisses de l’État. Seulement, il serait plus qu’idyllique de considérer ce groupuscule de « jeunes collégiens » comme les seuls responsables de la gabegie au sommet de l’Etat en 14 ans.
Seulement, après la Young Team, plus aucune personne ayant géré de manière scabreuse les finances publiques n’a été inquiétée. Pourtant, ce ne sont pas les éléments à charge qui manquent à l’appel si on se fie aux révélations faites par le rapport de 60 jours établi par la taskforce. L’instant sur 12 pages les errements constatés, ledit document qui porte la paternité de Pierre Duro et de ses équipes appelle à « des mesures urgentes et fortes » pour assainir les finances du Gabon et lutter contre les détournements d’argent public.
À quand des actions en justice contre les pilleurs de l’État ?
De Steve Ndzegho Dieko au Pr. Lee White en passant par les ministres et députés devenus milliardaires grâce au Trésor public, les récriminations ne manquent pas. Des éléments matériels ne manqueraient pas à établir leurs responsabilités civiles et pénales dans les actes de détournement ou de complicité. Car faut-il rappeler que les organismes dont ils avaient la charge étaient des sanctuaires de la concussion. Pour le premier cité, miraculeusement oublié après avoir été cueilli, on évoque d’importantes sommes d’argent issues des comptes publics qui auraient permis d’huiler la machine à tricherie du Parti démocratique gabonais (PDG).
Cyriaque Mvourandjiami, conseiller du distingué camarade Ali Bongo Ondimba, a, quant à lui, été déféré devant le parquet puis placé sous mandat de dépôt pour avoir contribué au pillage ostentatoire qui aurait été orchestré par ses amis et lui. Pour les membres du gouvernement dont la gestion opaque des ressources financières a été dénoncée à maintes reprises par le Gén. Brice Clotaire Oligui Nguema, ne sont pas en reste. Une enquête devrait dès lors être diligentée pour responsabiliser ceux qui avaient choisi leur petit ego à l’intérieur général. Pas pour des règlements de comptes mais la justice transitionnelle souhaitée par le peuple.