Gabon : le couvre-feu à 24h, facteur de hausse des accidents de la nuit ?
Depuis sa mise en place à la veille du référendum constitutionnel du 16 novembre 2024, le couvre-feu réaménagé entre minuit et 5h du matin dans le Grand Libreville a généré une série de bouleversements. Si cette mesure vise à renforcer la sécurité publique, ses effets collatéraux se font ressentir de manière préoccupante sur les routes, avec une nette hausse du taux d’accidents.
À l’approche de l’heure fatidique, un phénomène inquiétant se développe : conducteurs particuliers et transporteurs en commun se pressent pour éviter de se retrouver immobilisés dans des checkpoints, parfois perçus comme des lieux de tracasseries administratives et financières. Entre excès de vitesse, non-respect du code de la route, et prises de risques inconsidérées, les routes se transforment en véritables circuits de course.
Une course contre la montre dès 23h
Des témoignages rapportent que certains automobilistes, poussés par la peur des sanctions ou des amendes imposées par les forces de l’ordre, adoptent des comportements dangereux. Cette précipitation est également alimentée par l’incertitude concernant la tolérance des agents sur les délais. Résultat : un climat d’angoisse généralisé favorisant des erreurs de conduite.
Les hôpitaux et dispensaires auraient enregistré une augmentation des admissions liées aux accidents de la route depuis l’instauration du couvre-feu. Selon des sources bien introduites au Centre hospitalier universitaire (CHU) d’Owendo (CHUO). Les heures précédant minuit concentrent désormais une part importante des collisions. Lesquelles sont souvent dus à des excès de vitesse et à un manque de vigilance causé par le stress.
Les piétons, souvent contraints de rejoindre leur domicile rapidement, sont également plus exposés à ces dangers. Car, si certains secteurs prioritaires, comme les services de santé ou de sécurité, bénéficient d’autorisations spéciales, les transporteurs en commun ne jouissent pas de la même flexibilité. Ces derniers se retrouvent dans une situation délicate : respecter les délais du couvre-feu ou risquer de perdre leur gagne-pain. Cette pression exacerbe la compétition sur les routes, notamment dans les dernières heures d’exploitation.
