Gabon : le Copil citoyen fustige le traitement dégradant des forces armées
Ce week-end écoulé, la Gendarmerie nationale a procédé à l’interpellation de 154 individus pour de multiples infractions notamment violation des mesures du couvre-feu, trafic de stupéfiants, braquages et défaut de cartes de séjour. Si cette opération vise à mettre un terme aux actes de délinquance devenus courants dans plusieurs quartiers du Grand-Libreville, le COPIL Citoyen dans une communication publiée ce dimanche 16 décembre 2024, a fustigé le traitement qualifié de dégradant des forces armées à l’endroit des indélicats.
Selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), les droits de l’homme sont des normes qui reconnaissent et protègent la dignité de tous les êtres humains. Pronant ainsi pour l’égalité et non la discrimination, l’Unicef précise que tous les individus sont égaux en tant qu’êtres humains et en vertu de la dignité inhérente à chaque être humain. Toute chose qui est en contradiction avec les récentes images et témoignages des jeunes qui ont bravé le couvre-feu dans la nuit du 13 au 14 décembre 2024.
En effet, c’est dans le cadre de l’opération coup de poing menée par la Gendarmerie, que les Forces de défense et de sécurité ont mis la main sur 145 jeunes hommes et femmes pour violation des mesures gouvernementales liées au couvre-feu et autres délits indiquait le communiqué de la Gendarmerie nationale sur sa page Facebook. Seulement au cours de cette interpellation, ces 145 jeunes ont été soumis à des traitements dégradants notamment « le rasage forcé des crânes », un acte qui selon le Copil Citoyen témoigne d’une grave atteinte aux droits fondamentaux et à la dignité humaine qui nécessite une enquête indépendante.
Les jeunes appréhendés invités à réclamer justice
Comment comprendre que les forces de défense et de sécurité censées assurer la protection des citoyens soient les premières à poser des actes inacceptables ? Pourquoi humilier ces jeunes au motif d’avoir bravé le couvre-feu ? De tels agissements sont légions dans notre pays, pourtant le Copil Citoyen rappelle que « le respect des droits humains doit primer, et ce, dans toutes les circonstances ». Tout en dénonçant ces actes dégradants, le Copil Citoyen exhorte les jeunes victimes des traitements humiliants à « exprimer leurs désaccords de manière pacifique, sans crainte pour leur intégrité physique et morale ».