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Gabon : l’autopsie, une procédure juridico-médicale nécessaire mais négligée !

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Au Gabon, les décès inexpliqués continuent de plonger de nombreuses familles dans le désarroi, alimentant spéculations et tensions sociales. Face à cette situation, l’autopsie, bien que cruciale, reste une pratique rare en raison de sa complexité et de son coût prohibitif. Pourtant, simplifier l’accès à cette procédure médicale pourrait non seulement répondre aux attentes des familles endeuillées, mais également renforcer la quiétude sociale et la confiance envers le système judiciaire.

Perdre un proche est une épreuve douloureuse donc difficilement surmontable Une situation davantage éprouvante lorsque les causes du décès demeurent inconnues. Sans autopsie, les familles se retrouvent souvent prisonnières de suppositions, oscillant entre accusations d’empoisonnement et hypothèses de suicide. Ces incertitudes alimentent la méfiance, parfois la colère, et fragilisent le tissu social. Ainsi donc connaître la vérité sur les circonstances d’un décès, même tragique, permet d’amorcer un processus de deuil apaisé. 

De la nécessité de simplifier la procédure d’autopsie !

Il faut avoir le courage et la volonté de le dire, rendre l’autopsie plus accessible serait un pas vers une société plus sereine, où les spéculations cèdent la place à des réponses concrètes. Cependant, plusieurs obstacles entravent cette démarche. Le Gabon souffre d’une pénurie criante de médecins légistes, les rares spécialistes étant submergés par une charge de travail écrasante. De plus, les coûts élevés de l’autopsie dissuadent les familles, souvent déjà éprouvées financièrement. 

Pour remédier à cette situation, l’État pourrait envisager de prendre en charge les frais liés à cette procédure, à l’image de politiques sociales visant à garantir l’accès à la justice. Une réforme des textes encadrant l’autopsie serait également nécessaire pour simplifier les démarches administratives et judiciaires, souvent perçues comme un frein. Par ailleurs, investir dans la formation de médecins légistes est impératif. L’Université des Sciences de la Santé (USS) et les écoles privées de santé pourraient intégrer des cursus spécialisés, sous la supervision de l’État pour garantir la qualité des diplômes. 

Le Pr. Adrien Mougougou, ministre de la Santé et Séraphin Davain-Akure, ministre de la Justice, acteurs clés de cette procédure , sont interpellés pour impulser cette dynamique. Faciliter l’accès à l’autopsie au Gabon renforcerait non seulement la transparence dans la gestion des décès inexpliqués, mais aussi la confiance des citoyens envers leurs institutions. Cette mesure, en apaisant les esprits et en limitant les conflits nés de l’incertitude, contribuerait à une société plus harmonieuse et équitable.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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