Gabon: largué dans la couverture médicale, le gouvernement veut-il enrayer l’action du Samu Social?
Dans un communiqué rendu public ce jeudi 06 octobre 2022, le ministère de la Santé a sonné le glas de l’organisation de caravanes médicales à travers le pays. Si le rappel du Dr. Guy Patrick Obiang Ndong cadre avec le décret 000241/PR/MSF du 04 octobre 2018, il semble judicieux de préciser qu’il éclabousse d’emblée le service de gratuité du Samu social gabonais qui a déjà pris en charge plus de 1,5 million de compatriotes.
Véritable outil social depuis son érection par le Dr. Wenceslas Yaba en 2017, le Service d’aide médicale d’urgence (Samu) social gabonais ne cesse de pallier les énormes carences de l’offre publique en matière de santé. D’ailleurs, il existe plusieurs centaines de localités entièrement abandonnées par le gouvernement qui s’en remettent aux Samusocialisés qui ne ménagent aucun effort pour se déployer dans le Grand Libreville mais également à l’intérieur du pays.
Dernière à Omboué, les populations ont pu être prises en charge médicalement par des spécialistes et des généralistes pour plusieurs pathologies dont les traitements sont onéreux. Ainsi donc, la mise en application du règlement inhérent aux caravanes médicales qui implique l’obtention préalable d’une autorisation du ministère de la Santé ne saurait être bénéfique pour les populations. Étant donné que la léthargie administrative empêcherait de sauver des vies.
Ce qui demeure le leitmotiv du Samu social gabonais engagé dans la lutte contre « les décès évitables ». D’ailleurs le Dr. Wenceslas Yaba a d’ores et déjà rappelé la mission humanitaire qui fonde ses actions contrairement aux acteurs politiques qui n’ont pas vocation à agir désintéressée. À ce propos, le Coordinateur du Samu social gabonais a souligné « je répète, ne demandez jamais, jamais, jamais la permission pour faire du bien à votre prochain. Faites-le tout de suite sans préavis ».
Une exhortation en droite ligne avec la célèbre Maxime de Mère Teresa qui appelait l’État à soutenir les initiatives nobles. Humanitaire avérée, cette dernière déclarait que « afin qu’une lampe continue de brûler, il faut y ajouter de l’huile ». Ajouter de l’huile revenait dès lors à favoriser l’appui étatique pour ces hommes et femmes engagés à sauver des vies. Il revient donc au Dr. Guy Patrick Obiang Ndong de définir un cadre spécifique pour ces organes humanitaires qui ne peuvent s’astreindre aux exigences administratives car l’urgence sociale est de mise.