Gabon : l’ANAC initie la psychiatrie aéronautique pour renforcer la sécurité des vols

Le 20 mai 2025, l’École d’Application du Service de Santé Militaire de Libreville a accueilli une première historique pour l’aviation gabonaise : une journée entièrement consacrée à la psychiatrie aéronautique, à l’initiative de l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC), avec le concours du Centre Principal d’Expertise Médicale du Personnel Navigant de Percy (France). Cette démarche, portée par le Directeur général de l’ANAC, le Général de Division Éric Tristan Moussavou, vise à combler un vide structurel majeur dans le système de médecine aéronautique gabonais.
Une réponse à un besoin stratégique pour la sécurité aérienne. Issue des recommandations de la Journée de la Médecine Aéronautique de Libreville (JMAL) en 2024, cette formation pionnière entend doter le Gabon d’un véritable corps d’experts en psychiatrie appliquée à l’aéronautique. Jusque-là, aucun des médecins examinateurs du Centre d’Expertise en Médecine Aéronautique de Libreville (CEMAL) n’était formé à la détection des troubles psychologiques liés à la navigation. Une lacune désormais comblée grâce à cette première session dirigée par le médecin lieutenant-colonel Laetitia Elisabeth Marion, psychiatre venue spécialement de France.
Enjeux psychologiques et risques pour le personnel navigant
Le contenu de la formation a permis d’aborder des thématiques critiques : angoisse aéronautique, phobie du vol, malaises en vol, mais aussi analyse de la personnalité des candidats à la navigation et évaluation des risques comportementaux. Ces éléments sont déterminants pour prévenir les situations de crise en vol et sécuriser durablement les opérations aériennes. Des outils d’évaluation psychologique ont été introduits pour établir un protocole plus rigoureux de sélection et de suivi des Personnels Navigants (PN) et Contrôleurs Aériens (CA).
Vers une structuration durable du dispositif médical aérien
À l’issue de cette journée, plusieurs recommandations concrètes ont été émises : la tenue mensuelle d’un staff commun CEMAL-Psychiatrie, l’intégration systématique de tests de toxicologie dans les bilans, et l’instauration de passerelles entre psychiatres, bases aériennes et structures de médecine aéronautique. Ces mesures visent à établir un réseau de suivi structuré, inédit dans la sous-région.
En plaçant la santé mentale au cœur de la sécurité aérienne, le Gabon s’inscrit dans une dynamique de modernisation ambitieuse et responsable. Cette première journée de psychiatrie aéronautique ouvre un nouveau chapitre dans la professionnalisation du secteur aérien gabonais et illustre la volonté des autorités de hisser le pays aux standards internationaux.
GMT TV