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Gabon : l’activité forestière en recul de 3,6% en 2024, dû au mauvais état des routes

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L’activité forestière du Gabon a connu une nouvelle contraction en 2024. Selon le Tableau de bord de l’économie publié par la Direction générale de l’Économie et de la Politique fiscale (DGEPF), la production nationale de bois s’est établie à 3,69 millions de m³, contre 3,83 millions en 2023, soit une baisse de 3,6 %. Ce recul, bien que limité, traduit les difficultés structurelles persistantes du secteur, notamment sur le plan logistique. En effet, le manque de wagons pour le transport ferroviaire et la dégradation avancée des routes, accentuée par une saison des pluies prolongée, ont ralenti l’évacuation des grumes depuis les zones d’exploitation vers les sites industriels et portuaires.

Les conditions d’accès aux principales zones forestières, souvent situées en régions enclavées, se sont particulièrement détériorées en 2024. De nombreux axes en latérite sont devenus impraticables, limitant les rotations de camions et augmentant les coûts d’acheminement. Cette situation a eu pour effet de retarder les livraisons et de désorganiser la chaîne logistique, compromettant la capacité des opérateurs à maintenir un rythme de production régulier.

Okoumé et essences nobles à la peine

Le recul de la production a touché la majorité des essences exploitées. L’okoumé, principale ressource du secteur, a enregistré une baisse notable de 11,1 %, passant de 2,22 millions à 1,97 million de m³. Les essences nobles comme le padouk (-15,5 %), le okan (-10,2 %) et le tali (-17,8 %) ont également vu leur volume diminuer. En revanche, quelques essences moins courantes ont affiché des hausses spectaculaires, à l’image du gombé (+157 %), de l’olon (+123,5 %) et des autres essences (+317 %), témoignant d’une diversification progressive de la production.

Malgré ces disparités, la livraison usine a légèrement progressé (+1,1 %), atteignant 2,49 millions de m³, signe que les industries locales ont maintenu leur niveau d’activité. Toutefois, cette résilience demeure fragile face aux défis d’infrastructures et à la nécessité de moderniser les moyens de transport. Pour relancer durablement la filière, les experts recommandent des investissements accrus dans les routes forestières, le matériel ferroviaire et la maintenance des pistes secondaires, conditions indispensables pour restaurer la compétitivité d’un secteur clé de l’économie gabonaise.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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