Gabon : la phénoménale crue de l’Ogooué à Lambaréné
Réputées douces et protectrices, les eaux du fleuve Ogooué semblent renier leurs caractéristiques en période de pluies abondantes. À Lambaréné, le phénomène est tel que les populations installées aux abords sont contraintes de se déplacer pour squatter chez leurs proches. Les établissements administratifs et scolaires sont au repos forcé.
Que se passe-t-il quand les eaux douces s’affolent ? Une question rhétorique pour les habitants de Lambaréné dont la réponse a été donnée le week-end écoulé dans la province du Moyen-Ogooué. Une élévation incontrôlée du niveau de ce cours d’eau issue de pluies abondantes. Résultat, des maisons inondées, des bâtiments administratifs inaccessibles et des déplacements forcés.
Encore une crue aux effets nocifs à Lambaréné
Chef-lieu de la province du Moyen-Ogooué, Lambaréné peut se targuer d’être littéralement les « pieds dans l’eau ». C’est en tout cas le quotidien de ses habitants qui ne cessent de subir la dictature des eaux de l’Ogooué. Ce fleuve qui les baigne et les nourrit a la fâcheuse habitude d’imposer sa règle de vie. Le tout aidée par les pluies diluviennes qui s’abattent sur la ville du vieux Blanc.
De Magnang à Atsie voire à l’hôtel Agneghe Beach, le scénario est le même. Les devantures sont vidées de véhicules pour laisser place aux pirogues qui permettent de se mouvoir. Fait étrange, la crue qui intervenait toutes les décennies semble désormais se produire tous les 2 ans. Une situation qui inquiète plus d’un. Récemment Madeleine Berre était allée au chevet des victimes mais pour quel résultat ?
La proactivité attendue de la part de l’État
Si les sorties du Premier ministre Raymond Ndong Sima et de la porte-parole du gouvernement Laurence Ndong, ont permis de mettre un peu de baume sur les cœurs des sinistrés des pluies diluviennes de Libreville et de l’hinterland, il reste que le mal est plus profond dans des zones exposées à la fureur des eaux. Le cas de Lambaréné devrait donc bénéficier d’une attention toute particulière.
Pour ces zones déjà inondées, l’État devrait opter pour la construction de quartiers plus résilients. Cela emporte l’érection des mécanismes de gestion des eaux inopinées et susceptibles de causer des dégâts pour la société. À cela s’ajoutent des campagnes de sensibilisation auprès des populations afin qu’elles soient édifiées sur les risques et leur gestion. Face à l’urgence, des réponses sont attendues par le gouvernement de la transition.