Gabon : la paralysie de la justice se poursuit sous Paul Marie Gondjout
À peine les rênes du ministère de la Justice tenues, Paul-Marie Gondjout devra déjà s’activer à désamorcer la grève des magistrats. En effet, au terme de leur assemblée générale de sensibilisation du vendredi 15 septembre 2023, les membres du Synamag ont unanimement décidé de la poursuite de la paralysie totale des activités.
Les jours se suivent et se ressemblent au ministère de la Justice. Et pour cause, les magistrats et autres agents publics dudit secteur demeurent enclins à une dépendance à l’exécutif ainsi que la précarisation de leurs fonctions. Une situation qu’ils n’entendent plus supporter longtemps. Le nouveau ministre de tutelle est d’ores et déjà mis sur le fait accompli.
La grève des magistrats partie pour durer
« Ce jour, vendredi 15 septembre 2023, l’assemblée générale du Syndicat national des magistrats du Gabon a décidé à l’unanimité de la poursuite du mouvement de grève qui prévaut depuis décembre 2022 », c’est en ces termes que Germain Nguema Ella, président du Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag) a annoncé la couleur.
Une décision qui est tributaire du ras-le-bol de ces pères et mères de famille qui estiment avoir été roulés dans la farine par le membre du gouvernement sortant. Pour le président dudit syndicat, Erlyne Antonella Ndembet Damas avait cru bon de réduire leur mouvement de grève à la seule acquisition de véhicules. Pourtant, rassure-t-il, le nœud du problème est les conditions de vie et de travail des magistrats.
Paul Marie Gondjout déjà un genou à terre ?
Choix assumé du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) présidé par le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguéma, le nouveau ministre de la Justice devra déjà faire montre de pragmatisme avec les partenaires sociaux. Car, héritant de cette patate chaude qu’est la grève générale illimitée de décembre 2022, Paul Marie Gondjout n’a qu’une seule option : éviter de mettre les pieds dans le plat.
Le but étant de ne pas attiser les braises au sein de ce département ministériel très sensible qui paralyse le bon fonctionnement du pays. Heureusement, lors de sa prise de fonction, le nouveau garde des Sceaux a martelé que sa mission est de « travailler à l’amélioration et à la poursuite des projets en cours au sein du département ministériel ». En ligne de mire, le Statut des magistrats.