Gabon : la DGSR dépourvue de moyens malgré l’explosion des accidents

Au Gabon, malgré la difficulté à disposer de chiffres réguliers sur le nombre d’incidents enregistrés sur nos routes, il y a toutefois un fait d’évidence, l’explosion d’accidents aussi bien sur les routes nationales qu’en agglomération. L’accident survenu au matin du 15 mai 2025 au PK9 et qui a coûté la vie à un compatriote, a une nouvelle fois mis en lumière les failles du système de prévention puisque dans ce cas précis, le conducteur a foncé droit dans un camion en panne et abandonné sur une partie de la voie sans que les services habilités ne mettent en place des mesures de signalisation. Un manquement qui se justifierait en partie par une absence de moyens affectés aux services habilités.
La compétence de la signalisation routière est transversale. Elle relève à la fois du ministère des Travaux publics et du ministère des Transports, via la Direction générale de la sécurité routière (DGSR). Or, en ce qui concerne la DGSR, l’Etat n’investit pas suffisamment afin de leur permettre de mener à bien leurs missions. « Le décret 13/74 du 20 novembre 2011 prévoit que la DGSR débarrasse les voies de véhicules et autres obstacles à la fluidité de la circulation. Mais pour réaliser cette mission, il nous faut des moyens colossaux dont nous ne disposons pas à ce jour », a alerté Serge Raymond Okouegue, Directeur de la prévention et du contrôle routier.
Les partenaires privés, principaux appuis de la DGSR ?
Prévenir les risques d’accident, sensibiliser les usagers de la route, contrôler et réprimer les infractions routières, telles sont les missions dévolues à la Direction générale de la sécurité routière, au terme du décret 13/74 du 20 novembre 2011. Lesquelles missions sont tributaires d’un certain nombre de moyens matériels et financiers. En ce qui concerne par exemple le déploiement des radars, censés réprimer les comportements dangereux de certains automobilistes, la DGSR n’en dispose que 3. « En ce qui concerne les radars, la Direction générale de la Sécurité routière n’en dispose à ce jour que 3, ce qui est insignifiant mais malgré cela, nous nous déployons comme nous pouvons », a indiqué le responsable de la prévention routière. Lesquels radars sont d’ailleurs actuellement en action sur trois postes de contrôles fixes.
Ainsi, pour lui permettre de mieux répondre aux attentes des populations en matière de sécurité routière, en plus de l’acquisition de plus de radars, l’Etat devrait doter la DGSR de fourrières, affectés à l’enlèvement de véhicules gênants, de moyens roulants « afin de mettre sur pied des équipes mobiles qui pourront signaler tout véhicule gênant sur la voie », a martelé Serge Raymond Okouegue. Malgré ce manque de moyens, la DGSR parvient toutefois à produire des résultats en matière de prévention notamment, grâce à sa collaboration avec des partenaires privés, dans le cadre d’activités conjointes telles que les campagnes de sensibilisation et les poses de panneaux de signalisation.
A quelques semaines des départs en vacances, la problématique de l’insécurité préoccupe au plus plan les gabonais. Une situation qui devrait interpeller le ministre des Transports, Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, afin de renforcer la Direction générale de la sécurité routière en moyens humains et matériels.
GMT TV