Gabon : la découverte de 25 millions de barils par BW Energy renforce les prévisions budgétaires de l’État

Alors que les marchés pétroliers demeurent volatils et que les États producteurs s’efforcent de consolider leurs marges de manœuvre financières, le Gabon vient de franchir un nouveau cap stratégique. La société BW Energy, opérateur majeur sur le champ de Dussafu Marin, a annoncé la découverte de 25 millions de barils exploitables dans un réservoir estimé à 56 millions de barils. Une nouvelle qui pourrait rebattre les cartes de la trajectoire budgétaire du pays.

Une découverte qui s’étale sur une décennie. Selon les données communiquées, cette nouvelle capacité porterait la production moyenne journalière du pays à 220 000 barils par jour, sur une période estimée à 107 mois, soit plus de 9 années de production stable. Une projection qui offre une réelle stabilité aux hypothèses budgétaires sur lesquelles repose actuellement l’économie gabonaise.

« Cette découverte apporte sans conteste une visibilité importante pour la planification financière du pays. Même en cas de fluctuation du prix du baril, les prévisions budgétaires ne devraient pas subir de secousses majeures », indique un analyste pétrolier proche du ministère de l’Économie.

Un levier pour Gabon Oil Company et pour l’État

Autre conséquence positive : cette montée en puissance du potentiel extractif renforce les perspectives de la Gabon Oil Company (GOC), qui détient près de 10 % de participation dans le champ en question. L’équilibre de son modèle économique, jusqu’ici soutenu par des engagements financiers importants, se trouve ainsi consolidé.

Plus largement, cette dynamique vient appuyer les ambitions du président élu, Brice Clotaire Oligui Nguema, qui depuis la transition a affiché sa volonté de financer plusieurs projets d’envergure dans le cadre de son septennat. Grâce à une meilleure valorisation des ressources pétrolières, la République gabonaise renforce sa capacité à lever les fonds nécessaires à la réalisation de ces engagements.

Une manne sous surveillance

Reste toutefois la question de la gestion optimale de cette nouvelle manne pétrolière. Les défis liés à la transparence, à la gouvernance et à la soutenabilité environnementale n’en sont que plus cruciaux. « Cette découverte ne doit pas devenir une rente supplémentaire mal exploitée. Il faut un cadrage rigoureux pour qu’elle se traduise en infrastructures et en services publics visibles », alerte un économiste du secteur extractif.

Alors que le Gabon tente de relancer sa croissance dans un contexte de transition institutionnelle, la manne pétrolière pourrait redevenir, si bien gérée, un catalyseur de transformation. Encore faut-il que la rigueur budgétaire accompagne les ambitions affichées.