Gabon : la communauté Mpongwè pour une reconnaissance des droits fonciers coutumiers
Le gouvernement de transition est lancé dans une phase d’harmonisation de l’administration publique en vue d’améliorer son fonctionnement. Cela passe entre autres par l’érection de cités administratives et la construction de logements sociaux. Toutefois cette initiative suscite une fois de plus l’indignation de certaines couches de la population. C’est le cas notamment des jeunes Mpongwè de la Fédération Alouani, qui au cours d’une déclaration le samedi 25 mai 2024, ont exprimé leur mécontentement devant l’insécurité foncière à laquelle ils sont confrontés et ce en raison des nombreux projets initiés par l’Etat.
Réunis au siège de la fondation 4 saisons au quartier Plein Niger dans le 4ème arrondissement de Libreville, les membres de la communauté Mpongwè ont tenu à exprimer leur inquiétude devant la dépossession de leurs droits fonciers traditionnels par l’Etat gabonais. « L’Etat Gabonais a réquisitionné nos terres pour la construction des routes, ponts et bâtiments administratifs. Sans compter des terres détournées au nom du principe d’utilité publique dont certains possédés par des particuliers. Prenons l’exemple du site de San Gel situé à Immaculée, c’était un cimetière où reposaient nos ancêtres, leur quiétude a été troublée et ils ont été déplacés au cimetière Naida pour un projet qui n’est finalement pas celui de l’Etat » a ainsi fustigé le secrétaire Général de la Fédération Alouani, Fabrice Lopez.
La jeunesse Mpongwè veut retrouver ses terres
Se sentant lésés et bafoués devant la situation alarmante de l’insécurité foncière qui menace leur terre ancestrale appelée de son nom originel Orongo Mbene Y Ndiwa, ou encore Arongo Tchoua, les Jeunes Mpongwè ont lancé un cri de détresse à l’endroit des plus hautes autorités de la transition en tête desquelles le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema afin de faire respecter leurs droits et traditions. « Le 30 août dernier, vous avez annoncé à la nation que votre mission consiste à restaurer les institutions, nous pensons que la première d’entre elles étant l’Homme, ainsi, en tant co-signataire avec la France de l’acte fondateur de la république Gabonaise, nous revendiquons le respect de nos droits fonciers inaliénables ».
Ainsi, pour la Jeunesse Mpongwè, cette transition entamée par le Chef de l’Etat nécessite le respect des droits de cette communauté qui accorde un point d’honneur à la spiritualité et aux valeurs ancestrales. Toutes choses qu’ils n’ont d’ailleurs pas cachées, car d’entrée de jeu, tous en chœur ont invoqué les esprits des ancêtres dans ce combat noble à travers un rituel. Par ailleurs les membres de la communauté Mpongwé n’ont pas manqué de réaffirmer leur soutien indéfectible à l’endroit de toutes les actions initiées par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CRTI), « la communauté Mpongwè adhère pleinement à toutes vos initiatives et soutient la transition » en sollicitant une audience.