Gabon : la CDC opposée à un contrôle de ses activités par la COBAC

Bras séculier de l’Etat en matière d’accompagnement de projets de développement socio-économique, la Caisse des dépôts et consignations (CDC) est aujourd’hui engluée dans un bras de fer avec la Banque des États de l’Afrique centrale et la Commission bancaire d’Afrique centrale (COBAC). Un bras de fer né à la suite d’une réunion du groupe de travail dédié à l’examen de la supervision des activités des Caisses de dépôts et consignations en zone CEMAC, en vue d’un encadrement de leurs activités mais aussi d’étudier les mécanismes de gestion des avoirs en déshérence au sein de la Cemac.
Au terme des travaux, si la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a indiqué qu’un consensus a été trouvé au sujet de l’avant-projet portant sur la gestion des comptes inactifs et des avoirs en déshérence, concernant la supervision des CDC du Cameroun et du Gabon, les parties restent opposées. En effet, dans un communiqué cité par EcoMatin, le Directeur général de la CDC Cameroun a indiqué la convergence de vue entre la BEAC et la COBAC sur leur volonté « d’imposer une supervision totale des Caisses de dépôts et consignations de la zone Cemac ».
Vers un arbitrage de l’UMAC
De son côté, la BEAC a reconnu cette divergence, tout en indiquant que le Gabon et le Cameroun seraient ouverts à une supervision partielle. « Les deux CDC en activité se sont dites opposées à la supervision totale de leurs activités par la COBAC, privilégiant une supervision partielle, limitée à leurs activités bancaires », précise la banque centrale citée par EcoMatin. Si ces propos se veulent rassurants, la divergence est en réalité plus profonde puisque la BEAC envisage clairement de recourir à l’arbitrage de l’Union monétaire d’Afrique centrale (UMAC), qui dispose du dernier mot en la matière. Une éventualité que les CDC du Gabon et du Cameroun assimilent à un « passage en force ».
Pour les CDC, cette volonté de la COBAC à vouloir imposer une supervision totale de leurs activités relève d’une violation de la souveraineté des États en matière de gestion de leurs services publics. En outre, les Caisses de dépôts et consignations soutiennent que la démarche de la Commission bancaire d’Afrique centrale et de la Banque centrale ne s’appuient sur aucun fondement juridique. Dans ce débat d’experts, l’Union monétaire d’Afrique centrale demeure désormais la seule instance habilitée à départager les parties.
GMT TV