Gabon : La Banque Mondiale promeut une fiscalité verte
Riche en forêts tropicales et en ressources naturelles, le Gabon fait face à des défis économiques tout en cherchant à capitaliser sur son potentiel environnemental. Dans ce contexte, la Banque Mondiale, dans son rapport économique 2024, propose notamment une réforme fiscale axée sur la préservation des forêts et l’optimisation des recettes publiques. Ce plan met en lumière une stratégie de croissance durable en alliant fiscalité et conservation environnementale, un concept souvent appelé « fiscalité verte ».
En 2023, le Gabon a connu une croissance économique modeste de 2,4 %, en grande partie affectée par des perturbations dans les secteurs du bois et du manganèse, des piliers de son économie. Cette période a aussi été marquée par un changement politique majeur à la suite des élections contestées d’août 2023, menant à la création du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Dans ce cadre, le gouvernement de transition a mis l’accent sur la nécessité de renforcer les institutions et la gouvernance pour améliorer la transparence des finances publiques. Cependant, ces réformes doivent également aborder les enjeux environnementaux, notamment la gestion des forêts, qui représentent une ressource essentielle pour le pays mais qui sont menacées par une exploitation excessive.
La fiscalité verte, un levier pour la durabilité et la croissance économique
Le rapport de la Banque Mondiale souligne que l’avenir du Gabon repose en grande partie sur sa capacité à mettre en place des réformes fiscales qui encouragent une gestion durable des forêts tout en augmentant les recettes publiques. Cela inclut la taxation des activités liées à l’exploitation des ressources naturelles, telles que le bois, afin de réduire la pression sur l’environnement. Pour Sonia Barbara Ondo Ndong, co-auteur du rapport, « ces réformes pourraient intégrer des politiques fiscales visant à générer davantage de recettes publiques tout en promouvant davantage les objectifs de conservation du pays. »
Le principe de bonus/malus
En mettant en place des incitations fiscales pour les entreprises qui adoptent des pratiques responsables, cela pourrait créer une industrie forestière plus respectueuse de l’environnement. Par ailleurs, ces réformes, si elles sont bien mises en œuvre, pourraient positionner le Gabon comme un leader en matière de croissance verte en Afrique. En combinant un développement économique basé sur l’exploitation des ressources naturelles avec une fiscalité verte, le pays pourrait devenir un modèle pour d’autres nations africaines.