Gabon : la Banque mondiale alerte sur le coût budgétaire des subventions anti-vie chère

Dans son dernier rapport économique sur le Gabon, la Banque mondiale met en garde contre l’alourdissement des dépenses publiques liées aux politiques de lutte contre la vie chère. Subventions sur les carburants, gratuité des transports ou exonérations fiscales pèsent lourdement sur les finances publiques sans s’attaquer aux causes structurelles de la cherté de la vie.
Alors que l’exécutif a multiplié, depuis 2023, les mesures visant à soulager les ménages, maintien des subventions sur la farine de blé, gratuité des transports urbains à Libreville, baisse du prix du gaz butane ou encore réintroduction des subventions industrielles sur les carburants, ces politiques s’avèrent coûteuses et peu efficientes selon l’institution de Bretton Woods.
Un impact budgétaire massif… pour un effet limité
« Bien qu’elles permettent de soulager les ménages, ces mesures sont coûteuses, mal ciblées et incapables de s’attaquer aux causes sous-jacentes de la cherté de la vie », note la Banque mondiale. En 2024, les seuls avantages fiscaux liés à la TVA dans le cadre du programme Vie chère ont représenté 40 milliards de FCFA, soit 0,3 % du PIB, tandis que le coût des subventions aux carburants s’est élevé à 110 milliards de FCFA, soit 0,9 % du PIB.
Un effort conséquent, mais qui profiterait essentiellement aux ménages les plus aisés, principaux consommateurs de carburant. Une situation jugée peu équitable par les analystes économiques.
Vers une réorientation des politiques sociales ?
Pour la Banque mondiale, le modèle actuel est insoutenable. Elle recommande « des options plus efficaces et moins coûteuses », notamment via des programmes de protection sociale ciblés, mieux à même de soutenir les populations vulnérables sans créer de déséquilibre budgétaire.
Plus encore, l’organisation souligne l’urgence de réformes structurelles pour réduire les coûts globaux de production, d’importation et de transport des marchandises. En clair, au lieu de subventionner les effets, il faut s’attaquer aux causes : faiblesse des infrastructures logistiques, inefficience du commerce intérieur, dépendance excessive aux importations.
GMT TV