Gabon : «Join or die (s’unir ou mourir ensemble)», l’appel à l’unité de Benga Ndjeme pour sauver le PDG du naufrage

Dans une allocution aussi solennelle qu’alarmante, Arthur Benga Ndjeme, secrétaire général adjoint 1 du Parti démocratique gabonais (PDG), a lancé ce lundi 21 juillet 2025 un cri du cœur. Depuis le siège du parti à Louis, il a exhorté les cadres et militants à surmonter les querelles intestines et à se rassembler, au risque de disparaître définitivement de la scène politique.
« S’unir ou mourir. » C’est en ces termes forts qu’Arthur Benga Ndjeme a résumé l’enjeu existentiel qui pèse sur le PDG, encore englué dans une crise interne depuis l’instauration contestée d’un directoire autoproclamé en mars 2024. Face à une base désorientée, à des militants divisés et à une direction fragmentée, le haut cadre du parti a choisi d’alerter publiquement, en convoquant une image historique aussi puissante que symbolique : celle des treize colonies américaines du XVIIIe siècle.
« Join or die, comme disaient les Américains lorsque les treize colonies britanniques étaient représentées sous la forme d’un serpent découpé. Si on reste sous cette forme, on est mort. Par contre, si le serpent se reconstitue, nous serons vivants », a-t-il lancé, le regard grave.
Un PDG fragmenté, au bord de l’implosion
Le message d’Arthur Benga Ndjeme cible sans détour ceux qu’il qualifie de « responsables cloîtrés au siège de Louis », accusés de nourrir les divisions plutôt que de les résoudre. « S’ils ne sont pas préoccupés par l’unité, eh bien nous allons tous disparaître », a-t-il averti, appelant à un sursaut de conscience, au-delà des égos et des calculs personnels.
Car derrière cette sortie publique se dessine une réalité implacable : celle d’un parti longtemps hégémonique, aujourd’hui affaibli, concurrencé, et menacé de marginalisation s’il ne parvient pas à se réorganiser. La crise de légitimité qui mine les instances du PDG, couplée à une guerre de positionnements en vue des élections législatives et locales de septembre, laisse craindre une implosion.
Un appel au dépassement pour reconstruire
En invoquant la naissance des États-Unis d’Amérique, fruit de l’union de territoires jadis divisés, Arthur Benga Ndjeme invite les pédégistes à dépasser leurs différends pour reconstruire le parti sur une base inclusive et légitime. Le moment est, selon lui, « historique » : il faut reconstituer le « serpent découpé », rassembler les « treize réticules » et redonner sens au mot d’ordre fondateur du parti : Dialogue – Tolérance – Paix.
Cet appel à l’unité sonne comme un dernier avertissement. La question n’est plus de savoir qui a raison ou tort dans la crise, mais de savoir s’il restera quelque chose à sauver demain. Car à ce rythme, c’est tout le PDG qui pourrait ne jamais se relever.
GMT TV