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Gabon : Fitch Ratings craint de fortes pressions sur les dépenses publiques

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Dans la matrice de projets prioritaires intégrés au Plan national de développement de la transition (PNDT), plusieurs d’entre eux pourraient contraindre l’État à poursuivre le train de surendettement. Du rachat de la major pétrolière Assala, à la hausse de la masse salariale de l’État, en passant par le PNDT en lui-même qui nécessitera près de 4600 milliards de FCFA, cet ensemble pourrait et devrait « accentuer les pressions sur les dépenses publiques » comme n’a pas manqué de rappeler l’agence de notation Fitch Ratings. 

5 piliers, 293 projets prioritaires, 4536,232 milliards de FCFA, le tout dans un contexte où le pays reste sur plus de 7000 milliards de dettes. Une stratégie de financement du PNDT qui repose sur la mobilisation de ressources propres à hauteur de 2045 milliards de FCFA, qui prévoit le recours aux financements extérieurs à hauteur de 1276 milliards FCFA et qui intègre des financements privés, à travers les PPP, estimés à 1197 milliards de FCFA. Tous ces éléments qui entourent la transition politico-économique gabonaise devraient intensifier les pressions sur les finances publiques. 

Déjà sur la corde raide après deux mandats d’Ali Bongo Ondimba portés sur des dépenses budgétaires qui entre 2009 et 2013 sont passées de 1265,5 milliards de FCFA à 2 316.3 milliards de FCFA pour une hausse moyenne de 15,4% par an, avec une « prépondérance des dépenses de fonctionnement quasi incompressibles par rapport aux dépenses d’investissement » comme l’ont d’ailleurs indiqué les équipes de la direction générale de la prospective, ces dépenses publiques devraient donc encore être soumises à rude épreuve à compter de cette année. 

Les craintes logiques de FItch Ratings

En effet, dans un contexte marqué par des nombreuses attentes sociales et surtout la nécessité de renforcer la gouvernance institutionnelle dans un pays loin d’être un bon élève en la matière, cette volonté de relance des projets en arrêt et de mise en œuvre des nouveaux projets initiés par le CTRI, devrait fort logiquement altérer le processus d’optimisation des ressources de l’Etat. Toute chose emmenant les analystes de Fitch Ratings, qui malgré la révision de la note de crédit souveraine du Gabon, craignent d’importantes « pressions sur les dépenses publiques ».

Intégrant également le fait que le gouvernement ait dans le même temps, décidé de solder une partie substantielle des rappels des agents de l’Etat pour un minimum de 18 milliards de FCFA, de recruter de nouveaux agents publics avec une enveloppe de plus de 46 milliards de FCFA, auquel s’ajoute le rachat d’Assala, la création d’une nouvelle compagnie aérienne, la construction d’un nouvel aéroport etc, l’agence de notation a donc appelé à la prudence face à l’euphorie financière qui semble gagner les autorités de la transition. 

Des excédents budgétaires annoncés à la baisse en 2024, 2025


Avec un excédent budgétaire qui devrait diminuer à 1% du PIB en 2024 et 0,3% en 2025, des investissements publics élevés, une transition politique en cours qui entraîne des pressions supplémentaires sur les dépenses publiques et des subventions aux carburants qui devraient continuer d’alourdir la note ne favorisant toujours que les plus aisés, l’absence de stratégie budgétaire à moyen terme, le tout dans un contexte où une baisse en même temps des prix et de la production pétrolière est attendue, les autorités gagneraient à faire preuve de bon sens en élaguant certains projets aux coûts faramineux à l’image du Tramway à 180 milliards de FCFA.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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