Gabon : entre 1991 et 2021, le niveau d’endettement a explosé de plus de 660%
Bien qu’en dessous du seuil communautaire fixé à 70% du Produit intérieur brut (PIB), la dette publique gabonaise évaluée en 2022 à plus de 7000 milliards de FCFA représente aujourd’hui l’un des principaux dangers pour notre économie. Et pour cause, estimée à 918 milliards de FCFA en 1991 sous feu Omar Bongo Ondimba, celle-ci a augmenté de plus de 660% en trente ans, pour un rendu loin d’être optimal au regard notamment de la faiblesse infrastructurelle du pays qui est à ce jour, le 30ème pays en terme de qualité des routes sur le continent.
« En 2022, l’encours de la dette publique devrait encore baisser à 52,6 % du PIB, poursuivant sa trajectoire descendante à moyen terme (…) les arriérés extérieurs ont été apurés en juin 2022 et un plan quinquennal a été adopté pour apurer les arriérés intérieurs existants ». En évoquant la situation de la dette publique gabonaise dans une analyse réalisée en 2021, la Banque mondiale et le Fonds Monétaire International (FMI), se voulaient rassurants. Néanmoins, dans les faits, la situation réelle l’était moins au regard des nombreux dérapages accumulés au cours des quatorze dernières années et plus encore au cours des trente dernières années.
Évaluée à 918 milliards de FCFA en 1991, la dette publique a atteint en 2021, près de 6230 milliards de FCFA et plus de 7000 milliards de FCFA aujourd’hui. Une hausse de plus de 660% en à peine trente ans, qui s’explique en grande partie par la boulimie en financements extérieurs d’un État qui n’a réalisé que 13 de ses 105 promesses aux populations, soit un taux d’exécution de moins de 3%. En échec dans ce domaine, l’exécutif actuel symbolisé par Ali Bongo Ondimba qui entend briguer un troisième mandat pour « faire du Gabon un meilleur pays », n’a donc pas été en mesure « d’améliorer la gestion des finances publiques ».
En retard dans l’exécution de nombreux projets routiers prioritaires à l’image de l’axe Ovan-Makokou long d’à peine 100 km et qui peine à être finalisé malgré la présence de caniveaux et autres ouvrages sur place ou encore la réhabilitation des voiries urbaines qui avaient pourtant nécessité une cinquantaine de milliards de FCFA d’emprunts auprès de la United Kingdom Export Finance (UKEF), montant qui semble t-il aura pris une autre direction, l’exécutif gabonais n’a pas tenu ses nombreuses promesses en tête desquelles « responsabiliser les acteurs dans la conduite des affaires publiques ». Colossale voire abyssale aujourd’hui, la dette publique n’est donc pas dans le cas du Gabon, un moteur de croissance comme tente de nous faire croire certains partisans du pouvoir actuel.