Gabon : en dix ans, le chiffre d’affaires du secteur du BTP chute de 52%
« Quand le bâtiment va, tout va ». Datant du 19e siècle, cette formule du français Martin Nadaud, maçon devenu député puis préfet, résume bien l’évolution de l’activité économique gabonaise. En berne depuis une décennie, celle-ci a vu son secteur du BTP décroître de façon exponentielle puisqu’entre 2012 et 2022, la production vendue est passée de 289,3 à 139,2 milliards de FCFA.
En pleine croissance au début de la décennie 2010 avec respectivement des productions vendues de l’ordre de 175,5 milliards de FCFA (2010), 298,9 milliards de FCFA (2011) et 289,3 milliards de FCFA (2012), le secteur du BTP a depuis, connu une chute vertigineuse. Alors qu’il devait constituer le socle de notre développement au regard de la faiblesse infrastructurelle du pays, ce secteur est à la peine, notamment en ses segments électricité, eau et téléphone.
En effet, si sa croissance a été globalement soutenue au début du premier septennat du président déchu Ali Bongo Ondimba, elle le fut bien moins au cours de son second mandat. Pour preuve, en 2021, le secteur du BTP n’aura généré que 84,9 milliards de FCFA. Une production qui sera très légèrement améliorée en 2021 (129,2 milliards de FCFA) et 2022 (139,2 milliards de FCFA), en lien avec les relatives bonnes prestations du segment Bâtiment-Génie Civil.
Stigmatisant la faiblesse des investissements publics sur cette période malgré leur nécessité et alors même que les subventions et autres dépenses de transferts se sont largement accrues au même moment, cette dégringolade du BTP témoigne d’une forme d’incohérence des politiques publiques. Politiques loin d’être portées sur des projets structurants nécessitant l’appui de ce secteur pourtant vital, pour tout pays en développement.