Gabon : Ella Nguema veut initier une loi pour sauver les femmes du célibat

Lors d’un point de presse tenu le 17 avril 2025 à Libreville, le Front patriotique gabonais (FPG), conduit par son président Gérard Ella Nguema, s’est adressé à la nation pour féliciter Brice Clotaire Oligui Nguema à l’occasion de sa récente élection à la tête du pays. Cette rencontre avait également pour objectif de présenter la vision du FPG pour un Gabon uni, en insistant sur la nécessité de renforcer les fondements sociaux et culturels de la nation.
Dans ce contexte, Gérard Ella Nguema, par ailleurs député de la Transition, a annoncé une initiative législative audacieuse à savoir, la proposition d’une loi sur la polygamie, baptisée « loi bantu ». Selon ce dernier, cette proposition vise à répondre à un enjeu de société souvent ignoré. « Il ne s’agit pas ici d’un débat moral ou religieux, mais d’un enjeu stratégique, démographique, culturel et patriotique », a-t-il souligné. Conscient des déséquilibres entre le nombre d’hommes et de femmes dans la population gabonaise, il estime que le pays doit encadrer certaines réalités sociales dans un cadre juridique clair.
S’adapter aux réalités sociales
Le président du FPG a justifié sa démarche en évoquant les conséquences du non-encadrement de ces réalités. Pour lui, « Nous devons canaliser nos réalités sociales dans un cadre légal responsable plutôt que de les ignorer hypocritement, au risque de voir se généraliser le désordre affectif, les conflits d’héritage, les enfants sans pères, l’effritement du tissu familial gabonais et l’abandon de plusieurs de nos sœurs au célibat ». Ainsi, Gérard Ella Nguema considère que la cellule familiale est la pierre angulaire de la stabilité nationale, et il est urgent de repenser les mécanismes juridiques qui la régissent.
Cette future proposition de loi sociétale risque sans doute de cliver l’opinion publique et la classe politique. Si certains y voient une tentative de réconciliation entre traditions culturelles et législation moderne, d’autres y perçoivent un risque de polarisation sociale. Pour le président du FPG, il s’agit avant tout d’« ouvrir un débat lucide et responsable sur notre avenir familial et national ». En inscrivant cette question au cœur du débat parlementaire, Gérard Ella Nguema espère poser les bases d’un cadre légal adapté aux réalités gabonaises, tout en engageant la société dans une réflexion collective sur ses fondements sociaux.
GMT TV