Gabon : élaboration d’une stratégie d’intégration des langues nationales dans le système éducatif

À l’initiative du ministre d’État, ministre de l’Éducation nationale, Camélia Ntoutoume Leclercq, un atelier de réflexion sur l’intégration des langues maternelles dans le système éducatif a débuté le 17 février et se conclura le 21 février 2025. Cet événement, qui se déroule au Complexe scolaire d’Alibandeng dans le premier arrondissement de Libreville, s’inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des langues maternelles.

En effet, l’objectif principal de cet atelier est de valoriser et d’inciter les jeunes générations à se réapproprier leurs langues vernaculaires. À travers ces assises, les participants auront l’opportunité de concevoir une stratégie visant à intégrer les dialectes locaux dans le programme d’enseignement. Reconnaissant la langue maternelle comme un facteur essentiel de réussite scolaire, les discussions réuniront divers acteurs du secteur éducatif, notamment des linguistes, des enseignants et des pédagogues.

L’apprentissage des langues maternelles pour une réappropriation du patrimoine culturel

Le contexte démographique du Gabon, où 73% de la population vit en milieu urbain, rend la transmission des langues maternelles de plus en plus complexe, surtout chez les jeunes citadins, souvent influencés par les nouvelles technologies. Selon les données de l’UNESCO, 40% des élèves dans le monde n’ont pas accès à une éducation maternelle adéquate, ce qui freine leur développement scolaire et leur réussite académique. Ainsi, l’enjeu de cet atelier est de répondre à ces défis en promouvant des méthodes d’enseignement adaptées et accessibles.

Les recommandations qui surgiront de ces journées de réflexion seront déterminantes pour l’élaboration d’une politique éducative intégrant les langues nationales. Cela vise à donner aux élèves gabonais l’opportunité d’apprendre dans une langue qui leur est familière, contribuant à renforcer leur identité culturelle tout en favorisant leur succès scolaire. L’inclusion des langues maternelles dans le cursus éducatif apparaît alors comme un levier stratégique pour améliorer la qualité de l’enseignement visant à former des citoyens éclairés, connectés à leur patrimoine culturel, et mieux armés pour contribuer au développement de leur pays. 

Cet atelier de réflexion marque donc un tournant essentiel dans l’élaboration d’une éducation inclusive et respectueuse de la diversité linguistique du Gabon, avec l’espoir d’inspirer d’autres initiatives similaires à travers le continent.