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Gabon : du poulailler artisanal au «tout clos» industriel, la biosécurité comme atout de la SOGADA

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De l’artisanat à l’industrialisation, la SOGADA, implantée à Méyang dans le département du Komo-Mondah, illustre une révolution silencieuse dans l’agro-industrie gabonaise. En misant sur des bâtiments fermés de dernière génération et des protocoles stricts de biosécurité, la société fondée par Hervé Patrick Opiangah entend garantir la qualité sanitaire des œufs et du poulet, tout en sécurisant l’approvisionnement national.

Créée en 2013 et opérationnelle depuis 2017, la SOGADA a d’abord fonctionné avec des poulaillers artisanaux. Dix bâtiments accueillant jusqu’à 30 000 sujets ont permis d’expérimenter le savoir-faire local. Mais aujourd’hui, le modèle a changé d’échelle. « Nous sommes passés de l’artisanat à l’industrialisation. Deux bâtiments de dernière génération, totalement fermés, chacun d’une capacité de 30 000 sujets, portent désormais notre potentiel à 120 000 volailles », explique Hervé Patrick Opiangah.

Ces infrastructures dites “tout clos” se distinguent par leur maîtrise des paramètres : température, ventilation, alimentation, lumière. « Ici, la poule ne subit pas les aléas climatiques. Elle est concentrée sur la production », insiste le fondateur.

Biosécurité : un protocole rigoureux

L’innovation majeure réside dans la biosécurité. Avant d’accéder aux bâtiments, chaque agent doit passer par trois sas successifs : « Un homme, grand H, doit d’abord ôter sa tenue de ville, prendre une douche, enfiler sa tenue de travail, avant d’entrer. Ce protocole permet déjà de réduire de 50 % le risque de contamination », explique Opiangah.

Les circuits automatisés de collecte réduisent également les manipulations humaines : les œufs sont acheminés par tapis roulants, limitant les contacts et améliorant la traçabilité. « Au départ, on pouvait perdre en une nuit 600, voire 1 000 sujets. Aujourd’hui, ces pertes sont maîtrisées parce que nous avons corrigé nos pratiques », confie le promoteur.

La qualité nutritionnelle comme enjeu

La démarche va au-delà du sanitaire : elle impacte directement le consommateur. L’alimentation à base de maïs et de soja importés assure une meilleure saveur et une teneur nutritionnelle stable. « Nos œufs ne sont pas seulement produits localement, ils répondent aux standards de qualité. Ce que nous faisons ici, c’est du Made in Gabon 100 % », revendique Opiangah.

Des employés de la Sogada © GMT.

Vers un modèle gabonais exportable

Avec 150 000 œufs par jour attendus dès 2026 et une traçabilité irréprochable, la SOGADA s’impose comme un laboratoire de souveraineté alimentaire. « Nous avons quasiment réussi à 95 % le transfert de technologies, et c’est du Made in Gabon », conclut le fondateur de la SOGADA.

Au-delà de l’autosuffisance, c’est un modèle qui pourrait demain s’exporter, faisant de la biosécurité non seulement un avantage comparatif, mais un label gabonais.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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