Gabon : Droits humains, VBG, enfance, où vont les 2,3 milliards FCFA de l’Union européenne ?
Au-delà des grandes déclarations politiques, la coopération entre l’Union européenne et le Gabon s’incarne aussi dans des actions de terrain. Avec une enveloppe d’environ 3,5 millions d’euros, soit 2,3 milliards de FCFA, Bruxelles soutient des projets concrets portés par la société civile gabonaise. Droits humains, lutte contre les violences basées sur le genre (VBG), protection de l’enfance : autant de fronts où les ONG et associations locales sont désormais les premiers relais d’un partenariat fondé sur la transparence et la redevabilité.
Une coopération orientée vers l’impact social. « L’Union européenne accompagne les acteurs qui, sur le terrain, défendent les droits humains et la cohésion sociale », rappelle Cécile Abadie, ambassadrice de l’UE au Gabon. Ces financements, issus du programme de coopération 2024-2026, visent deux priorités : renforcer les institutions engagées dans les réformes politiques et soutenir les organisations de la société civile dont le plaidoyer contribue à l’État de droit.
Les fonds bénéficient ainsi à des projets variés : sensibilisation sur les violences faites aux femmes, accompagnement psychosocial des victimes, formation des défenseurs des droits humains, ou encore programmes éducatifs de réinsertion des enfants vulnérables. Chaque action doit désormais produire des résultats mesurables et documentés.
De la subvention à la durabilité
Pour l’Union européenne, le défi est clair : garantir la pérennité des initiatives au-delà de la période de financement. D’où la mise en place d’un suivi renforcé des projets et la formation des porteurs à la gestion financière et à l’évaluation d’impact. « L’enjeu n’est pas seulement de financer, mais de transmettre des compétences et d’assurer la continuité », insiste la diplomate.
Cette transparence s’applique également à la cartographie des bénéficiaires : la Délégation de l’UE publie régulièrement la liste des associations appuyées, les montants attribués et les résultats obtenus, dans un souci de redevabilité publique. Un modèle qui, à terme, pourrait inspirer l’ensemble des partenaires au développement du pays.
Un levier pour la démocratie locale
À travers ce soutien à la société civile, l’Union européenne entend favoriser une citoyenneté active, essentielle à la consolidation de la démocratie gabonaise. Les ONG deviennent ainsi des piliers de la gouvernance participative, capables de dialoguer avec l’État tout en restant indépendantes.
Dans un contexte post-transition où la reconstruction institutionnelle s’accompagne d’attentes sociales fortes, ces 2,3 milliards de FCFA constituent moins une aide qu’un investissement dans la résilience nationale. Une manière, pour Bruxelles, de replacer la justice sociale et les droits fondamentaux au cœur du développement.








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