Gabon : de la nécessité de revitaliser les archives nationales !

Les Archives Nationales du Gabon, créées en 1969, représentent un pilier essentiel pour la mémoire et le développement du pays, mais elles restent largement sous-exploitées par l’exécutif. Avec 1 485 mètres linéaires de documents recensés en 1985, cette base de données physiques renferme une richesse d’informations historiques et administratives, cruciales pour éclairer les décisions actuelles et futures.
Au Gabon, comme dans de nombreux pays d’Afrique francophone, les archives souffrent d’un manque de considération. Une situation qui freine leur potentiel pour le progrès national. D’ailleurs, depuis l’époque coloniale, l’histoire des archives gabonaises reflète un parcours chaotique. Organisées à Libreville puis partiellement transférées à Brazzaville, les archives de la colonie vont dès 1960, être rapatriées en France.
Une illogique négligence qui paie cash !
Cette structuration des traces de l’histoire du Gabon l’a laissé démuni. Et ce, jusqu’à la création de la Direction des archives nationales en 1969. Depuis, des efforts ont été faits pour récupérer et organiser ces documents, notamment via un programme de microfilmage avec la France dès 1980. Cependant, le manque de personnel qualifié et de moyens matériels a entravé une gestion optimale.
Pourtant, il faut se le dire, les archives nationales ne sont pas de simples reliques du passé. Ce centre de documentation constitue une ressource stratégique pour le développement. Les expériences passées, consignées dans ces documents, permettent d’éviter les erreurs, d’optimiser les ressources et de gagner du temps dans la mise en œuvre de projets. Par exemple, lors du procès devant la Cour internationale de justice (CIJ), l’accord de Bata aurait dû être conservé aux archives nationales.
Les archives sont également indispensables pour la recherche, la transparence administrative et la préservation de l’identité nationale. La remettre au goût du jour passe par une modernisation des infrastructures, la formation de nouveaux archivistes et la numérisation des fonds pour un accès facilité. Car, une direction autonome et revitalisée renforcerait la gouvernance, en offrant des bases solides pour des politiques publiques éclairées, tout en valorisant le patrimoine historique gabonais.
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