Gabon : crise énergétique, véritable enjeu de la présidentielle 2025 ?

Depuis plusieurs mois, le Gabon est en proie à une crise aiguë touchant la distribution d’électricité, impactant fortement le quotidien des populations. À moins de deux mois de la présidentielle prévue pour le 12 avril 2025, la question énergétique s’inscrit comme une préoccupation majeure parmi les citoyens et pourrait bien être un des principaux enjeux des débats électoraux.

La Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) traverse une période difficile, due principalement à la dégradation avancée de ses infrastructures et à l’absence d’investissements depuis la rupture du contrat de concession avec la société française Veolia. Ce déclin est exacerbé par le vieillissement des outils de production, ce qui rend les services de la SEEG de plus en plus inopérants. 

Il faut dire que la récurrence des coupures d’électricité révèle frustrations et mécontentements au sein de la population, en plus des dégâts matériels et financiers qu’elles peuvent causer. Pis, ce sentiment d’exaspération est nourri par une communication hésitante du gouvernement, qui peine à expliquer réellement les causes de ce qui constitue désormais le quotidien des Gabonais. Si la dernière sortie du néo ministre de l’Énergie Séraphin Akure Davain avait permis de décliner quelques raisons, elle n’avait toutefois pas permis de rassurer l’opinion. 

Un déficit énergétique criard

En 2023, le Gabon affichait une capacité électrique installée de 704 mégawatts (MW), composée de 380 MW d’origine thermique et de 324 MW d’origine hydraulique. En parallèle, le gouvernement a lancé un plan de développement ambitieux visant à augmenter cette capacité de 63 % d’ici 2024, avec un objectif de production d’environ 1 200 MW. Cependant, ce projet reste largement insuffisant face à une demande nationale avoisinant les 11 000 MW. Cette dichotomie entre la capacité de production et les besoins du pays aggrave la détérioration des conditions de vie des Gabonais.

Les coupures d’électricité invitées au débat de la présidentielle 2025

Il est indéniable que la question de l’accès à l’eau et à l’électricité est un sujet prioritaire pour les électeurs. Comme les précédentes élections, la crise énergétique actuelle devrait donc occuper une place centrale dans les programmes politiques des candidats. Les prétendants à la présidence seront invités à formuler des solutions concrètes et durables afin de garantir un accès fiable à ces ressources essentielles.

En ce sens, la présidentielle de 2025 ne pourra faire abstraction de la crise énergétique. Les Gabonais attendent des réponses claires et des engagements fermes de la part des futurs dirigeants pour résoudre cette problématique, une condition sine qua non pour un avenir meilleur au Gabon. La capacité à fournir des solutions viables à cette crise pourrait bien s’avérer déterminante pour le choix des électeurs, orientant ainsi le futur politique du pays.