Gabon : Charles M’ba reconnaît des divergences avec le FMI sur le stock de la dette

Prenant part à Paris à la réunion des ministres de l’Économie et des Finances, des présidents des institutions et des gouverneurs de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) et la France, le ministre des Comptes publics, Charles M’ba en a profité pour s’exprimer ce 18 avril au plateau de TV5 Monde sur la politique économique du Gabon. Occasion pour ce dernier de s’exprimer sur la dette du pays, qui suscite aujourd’hui de vifs débats dans l’opinion et au sein de la classe politique.
Abordant la situation de la dette publique, Charles Mba a tenu à rappeler les efforts entrepris par les autorités gabonaises pour en réduire le poids. « Au 31 décembre 2024 nous étions à 7 208 milliards de Fcfa or à mon arrivée à la tête du ministère des Comptes publics en septembre 2023, elle était de 7 288 milliards. Autrement dit, le stock pur de la dette du Gabon a baissé de 260 milliards de Fcfa », a-t-il déclaré. Selon lui, cette réduction témoigne de la volonté du gouvernement de désamorcer le fardeau de la dette en honorant les échéances prévues. « Cela veut dire que malgré que nous continuons d’emprunter, le stock est réduit pendant que nous payons les échéances ».
Désaccord persistant entre Libreville et le FMI sur le taux d’endettement
Cependant, des divergences persistent avec les institutions financières internationales, notamment le Fonds monétaire international (FMI), concernant le taux réel d’endettement. Interrogé sur les prévisions du FMI, qui évoquent un taux supérieur à 70 % du PIB, Charles Mba a répliqué : « Non, je ne confirme pas ces prévisions du FMI. Nous sommes toujours en désaccord avec les institutions de Brettons Woods sur notre taux d’endettement. Le FMI dirait plus de 70 % or nous, nous disons 58 % lorsque nous sommes arrivés, 56 % aujourd’hui et nous avons une tendance baissière vers 54 % ». Cette différence d’appréciation serait notamment due, selon le membre du gouvernement, à la méthode de calcul adoptée par le FMI.
Le ministre a ainsi tenu à préciser que « dans la mesure du FMI, ils intègrent une dette sociale intérieure qui est la dette de l’État vis-à-vis notamment des agents publics ». Sur ce point, Charles M’ba assure que le gouvernement gabonais a engagé un processus de règlement progressif de ces dettes sociales. « Nous avons payé tous les rappels en retard pour les pensions retraite, nous avons payé les ⅔ des rappels de soldes qui étaient en retard depuis plus de 10 ans. Autrement dit, cette dette aussi est en complète diminution », a-t-il affirmé, insistant sur la dynamique de redressement financier engagée par le pays.
GMT TV