Gabon : « cabale indigeste » contre Laurence Ndong, ministre de la Communication
Décidément, la contestation systématique des décisions du Comité pour la transition et la restauration des institutions semble être la chose la mieux partagée ces dernières heures sur la toile. La preuve avec l’opération de dénigrement orchestrée par certains activistes gabonais vivant à l’étranger contre la nouvelle ministre de la Communication de la transition, Laurence Ndong. En violation des dispositions du Code pénal, ces individus arguent que cette dernière ne serait pas d’origine gabonaise, exigeant donc sa mise à l’écart du gouvernement.
En effet, c’est à la suite de l’annonce de la nomination de la présidente du mouvement « Debout Peuple Libre » que des compatriotes ont décidé de mettre en branle cette cabale pour le moins éhontée. Prétextant le respect de l’article 44 de la Charte qui conditionne « d’être de nationalité gabonaise d’origine » pour être nommé au sein du gouvernement et agitant de supposées copies d’acte de naissance pour contester sa nationalité et insuffler au sein de l’opinion nationale l’idée selon laquelle elle serait de nationalité camerounaise.
L’incontestable nationalité gabonaise de Laurence Ndong
Des idées complotistes visant à salir l’image de cette dernière pour obtenir semble-t-il son éviction du gouvernement. Des agissements balayés d’un revers de la main par des proches de la ministre de la Communication. Selon le récit recueilli par Gabon Media Time, Laurence Ndong a été conçue par Michel Nzogue, originaire de Kango, et Elisabeth Ngonguinya, alors que le premier cité séjournait au Cameroun dans le cadre de ses études de 1968 à 1973. Sauf qu’à sa naissance en 1971, les dispositions légales en vigueur à l’époque dans ce pays, indiquaient que « les enfants nés hors mariage étaient déclarés de père inconnu ».
C’est donc à la fin de ses études et après avoir pris en mariage dame Ngonguinya en 1973 qu’en rentrant au Gabon avec femme et enfant qu’il aurait entrepris de corriger cette injustice. À cet effet, en 1975, il obtiendra du Tribunal de droit local du 1er degré un Jugement rectificatif d’acte de naissance avec pour conséquence le changement du nom inscrit dans l’acte camerounais, en l’occurrence Mbango Laurence en y ajoutant celui du pere Laurence Mengue Me Nzoghe Mbango. Pis en 2008, un jugement confirmatif d’identité a été dressé par le Tribunal de Première instance de Libreville, confirmant bel et bien son origine gabonaise, mais surtout ordonnant la « destruction de l’acte de naissance dressé par l’officier d’état civil camerounais ».
Faut-il rappeler que l’article 11 de la loi n°37/1998 portant Code de la nationalité dispose que « possède la nationalité gabonaise à titre de nationalité d’origine : l’enfant qui, au jour de la naissance et quel que soit le lieu de celle-ci, a un parent au moins de nationalité gabonaise ». Toute chose qui confirme donc que la nationalité de Laurence Ndong ne peut faire l’objet d’aucune contestation.
Douter de la filiation, une infraction lourde de conséquence
Croyant donc tenir des preuves irréfutables, certains activistes gabonais visiblement décidés à en découdre avec Laurence Ndong agiteraient cet acte de naissance dressé au Cameroun et d’autres supposés documents. Des agissements aux antipodes des dispositions légales, notamment du Code pénal nouveau qui réprimandent la contestation sur la filiation d’autrui.
Pour rappel, la remise en cause publique ou pas de « la filiation légitime, naturelle ou adoptive d’autrui » est condamnée au titre des « infractions relatives au mariage et à la famille ». Ainsi, il est prévu à l’article 267 du Code pénal nouveau une peine d’emprisonnement « de cinq ans au plus et d’une amende de 10.000.000 de francs au plus ou de l’une de ces deux peines seulement ». Il faut d’ailleurs relever que les personnes à la manœuvre dans cette cabale sordide font déjà l’objet d’une plainte auprès du Tribunal judiciaire de Fontainebleau en France pour des faits d’atteinte à l’honneur, diffamation entre autres.