Gabon : Brice Laccruche Alihanga « loin de l’appareil sécuritaire » d’Ali Bongo
Libéré le 20 octobre 2023 après quatre années de détention à la prison centrale de Libreville, l’ancien directeur de cabinet du président de la République Brice Laccruche Alihanga a, dans une interview exclusive accordé à Jeune Afrique le 30 janvier dernier, tenu à revenir sur rôle dans la prise de décision au sommet de l’État alors qu’il occupait sa fonction. A cet effet, il a révélé n’avoir jamais été mêlé à une prise de décision sur le plan sécuritaire.
S’il a toujours été au centre de tous les fantasmes concernant une supposée mainmise de l’Etat au lendemain de l’accident vasculaire cérébrale du président déchu Ali Bongo Ondimba, le président de la Plateforme associative des jeunes émergents volontaires (AJEV) a au cours de cet entretien tenu à revenir largement sur ces supputations. Il a pour ce faire révéler n’avoir jamais été au centre de la décision contrairement à ce qui se disait dans l’opinion.
La famille d’Ali Bongo au centre de la décision au sommet de l’Etat
Ainsi, il a révélé que comme une grande partie des collaborateurs de l’ancien chef de l’Etat, il n’avait le rôle que d’exécutant. « La famille présidentielle, au sens nucléaire du terme, était à l’origine de toute décision, qu’elle soit politique, financière ou sécuritaire », a-t-il indiqué dans les colonnes de Jeune Afrique.Ajoutant d’ailleurs concernant son rôle dans la nomination au sein de l’appareil sécuritaire du pays qu’il n’a jamais été l’auteur de ces décisions qui n’étaient pas de son ressort.
Lors de cette interview, il a révélé n’avoir « jamais eu un droit de regard dans le domaine de la sécurité ». « Cela m’avait été clairement signifié dès le départ, et rappelé par la suite », a-t-il confié. Un fait qui l’aurait épargné de certains agissements qu’il n’aurait pas pu concevoir. Reconnaissant une certaine naïveté et des erreurs de jugement de sa part, Brice Laccruche Alihanga assure que les choses auraient pu être différentes.
« Par exemple, au cours de la période qui a suivi l’AVC du président. Nous avons alors tous préservé un équilibre précaire par crainte d’une effusion de sang, d’autant que certains sécurocrates étaient déjà dans une optique de terre brûlée », a-t-il révélé.