Gabon : au moins 15 000 FCFA à débourser pour espérer obtenir une bourse de l’État
Les jeunes Gabonais désireux de bénéficier d’une bourse de l’État doivent désormais prévoir des dépenses supplémentaires. Pour déposer une demande de bourse, le certificat médical et l’engagement décennal sont requis, pour un coût total de 15 000 FCFA. Cette nouvelle exigence soulève des questions sur l’égalité d’accès aux aides de l’État dans un pays où le taux de pauvreté dépasse 30%.
« Si la connaissance coûte cher, essayez donc l’ignorance ». Cette maxime semble trouver un écho ironique dans la situation actuelle des jeunes Gabonais. L’État serait-il indifférent aux difficultés rencontrées par les moins nantis dans la poursuite de leurs études ? C’est en tout cas ce que l’on est tenté de lire au regard des frais imposés çà et là pour prétendre à une bourse sans aucune garantie de l’obtenir.
Une demande de bourse à 15 000 FCFA
Entre vie chère et chômage, de nombreuses familles ont du mal à envisager le financement des études après l’obtention du baccalauréat. Face à ces difficultés, la bourse de l’État se présente comme la seule possibilité de pouvoir suivre des études supérieures. Sauf que l’obligation de débourser au moins 15 000 FCFA pour espérer obtenir une bourse de l’État gabonais vient poser un sérieux problème d’équité dans l’accès à l’éducation.
En effet, le dossier de demande de bourse comporte 2 documents payants en l’occurrence un certificat médical dont la délivrance est conditionnée par le paiement de 5000 FCFA et l’engagement décennal dont le coût est fixé à 10 000 FCFA. Le premier est nécessaire pour garantir que les bénéficiaires de bourses soient en bonne santé et capables de suivre leurs études sans interruption quand le second engage les nouveaux bacheliers à travailler pendant une période de dix ans au sein de l’administration publique après l’obtention de leur diplôme.
Bien que ces documents revêtent une certaine importance, leur coût pourrait dissuader certains étudiants de soumettre une demande de bourse. Si les 22 308 bacheliers de cette année parviennent à soumettre leur demande de bourse, ce n’est pas moins de 41 millions de FCFA qui seront encaissés par le Trésor.
En imposant des frais supplémentaires pour l’obtention de bourses, l’État gabonais risque de restreindre l’accès à l’éducation supérieure pour les étudiants issus de milieux défavorisés. Il est donc crucial de réévaluer ces exigences afin de garantir que tous les étudiants, indépendamment de leur situation financière, aient une chance égale de poursuivre leurs études et de contribuer au développement du Gabon.