Gabon : après sa tournée, Ulrich Manfoumbi attendu sur les actes

Tandis qu’il enchaîne les visites sur le terrain et multiplie les annonces, le ministre d’État en charge des Transports, Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, est désormais attendu sur des résultats concrets. Sa récente tournée auprès des entités sous tutelle, SOGATRA, Taxi Gab+ et Trans’Urb, survient dans un contexte de colère sourde, ravivée par l’accident dramatique du PK9 qui a coûté la vie à un chauffeur gabonais.
L’image d’un grumier stationné dangereusement, à quelques mètres d’un poste de gendarmerie, n’en finit pas de choquer. L’accident mortel du PK9, passé sous silence par le ministre d’État, symbolise les failles criantes de notre système de transport. Sécurité routière négligée, contrôle laxiste, infrastructures obsolètes : la réalité sur le terrain tranche avec les discours ministériels.
SOGATRA, Trans’Urb, Taxi Gab+ : des intentions, peu de résultats
Certes, Ulrich Manfoumbi Manfoumbi s’est rendu sur le terrain. À la SOGATRA, il a évoqué un plan de redressement progressif, la rénovation des installations et même une potentielle fusion avec Trans’Urb. À Taxi Gab+, il a salué l’auto-emploi et plaidé pour le dialogue autour des crédits impayés. À Trans’Urb, il a félicité la remise en circulation de 64 bus, dont 10 acquis grâce à la présidence de la République.
Mais ces intentions, aussi louables soient-elles, ne sauraient occulter l’urgence de la situation. « Le peuple n’attend plus des promesses, il attend un service de transport sécurisé et efficace », lance un usager quotidien. Pour beaucoup, la suppression de la gratuité des services évoquée par le ministre n’a de sens que si elle s’accompagne d’un réel saut qualitatif dans la gestion des transports publics.
Quand l’État échoue à sécuriser ses routes
Au-delà des bus et des stratégies de fusion, c’est la sécurité routière qui manque cruellement. Comment expliquer qu’un grumier mal stationné puisse tuer un chauffeur à deux pas d’un poste de gendarmerie ? Où sont les brigades de contrôle ? Où est la régulation ? Pourquoi le ministre n’a-t-il pas réagi publiquement à ce drame ?
« On parle de relancer Trans’Urb, mais on ne peut même pas garantir que les routes sont sûres », s’indigne un syndicaliste du secteur. Ce silence, jugé coupable par de nombreux acteurs du terrain, sape la crédibilité de toute réforme à venir.
Place à l’action, pas à la communication
Alors que les Gabonais peinent à se déplacer chaque jour dans des conditions indignes, le ministre d’État ne peut plus se contenter de constats ou de promesses. La situation exige des actes forts, des mesures visibles, des responsabilités assumées. La réforme du transport ne peut être une simple opération de communication.
Aujourd’hui, Ulrich Manfoumbi Manfoumbi est face à son défi : prouver que sa tournée n’était pas une mise en scène, mais le prélude à une véritable transformation du secteur. Et cela commence par un mot simple, mais que le peuple attend depuis l’accident du PK9 : justice et sécurité.
GMT TV