Gabon : Après Gninga et Boungueres, les autres candidats à la présidentielle bientôt nommés ?

Après les consultations électorales populaires marquant l’ouverture de la 5e République, une dynamique inclusive émerge, avec des nominations qui suscitent l’attention et l’interrogation. Les anciens candidats à la dernière élection présidentielle, autrefois outsiders, gagnent en visibilité et accèdent à des postes clés, alimentant les spéculations sur l’avenir des autres prétendants malheureux.

Zenaba Chaning Gninga, unique femme candidate lors du scrutin, a récemment été propulsée ministre de l’Entrepreneuriat, du Commerce et des PMI/PME. Une ascension fulgurante pour cette figure jusque-là méconnue, qui illustre une tendance observée dans plusieurs pays africains : la candidature à la présidentielle, même infructueuse, devient un tremplin politique. 

Après Zenaba Chaning Gninga et Alain Simplice Boungoueres à qui le tour ?

Trois jours seulement après la nomination au gouvernement de la plus jeune des candidats à l’élection présidentielle du 12 avril dernier, Alain Simplice Boungueres, autre candidat, a été nommé conseiller spécial, chef de département des travaux publics à la présidence de la République. Ces promotions interrogent : s’agit-il de récompenser le courage de s’être présenté ou de coopter des figures pour consolider le pouvoir ?

Pourquoi tenter de briguer la magistrature suprême est souvent perçu comme un acte audacieux, méritant reconnaissance. Mais cette logique soulève des questions. Les nominations de Gninga et Boungueres sont-elles le fruit d’un mérite avéré ou d’une stratégie politique ? Et surtout, les cinq autres candidats à la dernière présidentielle, dont les noms restent pour l’heure absents des annonces officielles, suivront-ils le même chemin ? 

Si ce mécanisme devenait systématique, il risquerait de transformer l’élection en une simple étape vers une nomination. Et ce, au détriment d’une véritable compétition démocratique. Alors que le Gabon s’engage dans une nouvelle ère politique, les observateurs scrutent les prochains mouvements du président Oligui Nguema. Les nominations à venir, si elles se confirment, pourraient révéler les véritables intentions du pouvoir : inclusion sincère ou retour aux pratiques clientélistes du passé ?