Gabon: Ali Bongo en précampagne, l’opposition dispersée !

Débutée en avril 2022 dans l’Ogooué-Ivindo puis dans le Haut-Ogooué en juin de la même année, la tournée républicaine du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba tend peu à peu à se transformer en véritable démonstration de force à l’approche de la prochaine élection présidentielle prévue cette année. Une posture de l’actuel locataire du Palais Rénovation qui semble d’ores et déjà lancé dans la bataille et qui contraste donc avec celle de l’opposition qui depuis quelques mois s’est empêtrée dans des duels de clocher.

Si pour l’heure, il n’a pas encore officialisé sa candidature à la magistrature suprême, le président du Parti démocratique gabonais (PDG) cache très peu son ambition de briguer un troisième mandat à la tête du pays. Une volonté perceptible par l’entrain dont il fait preuve depuis le lancement de sa tournée dite républicaine qui l’a déjà conduit dans plusieurs provinces. 

Au cours de ces déplacements l’actuel chef de l’Etat ne se prive d’ailleurs pas de s’offrir des bains de foule immense ponctués par des pas de danse bien rythmés pour prouver semble-t-il sa bonne forme. Outre ces moments festifs, Ali Bongo Ondimba profite à échanger avec les notables et cadres des différentes localités qu’il visite mais procède également à des visites de terrain. 

Sauf que si ces visites se font sous le prétexte édulcoré de « tournée républicaine », pour de nombreux observateurs, le candidat naturel du « parti de masse » est clairement en précampagne et entend profiter de ces descentes de terrain pour remobiliser son électorat. Une posture qui contraste fort malheureusement avec celle adoptée par l’opposition empêtrée dans une guerre de leadership comme à l’accoutumé. 

Une opposition qui peine à s’unir malgré les scrutins à un tour 

Il faut relever que hormis les sorties sauporifiques de certains leaders à l’instar de Raymond Ndong Sima, Alexandre Barro Chambrier, Paulette Missambo ou encore Seraphin Akure Davain, l’opposition semble amorphe et incapable de mettre en place une veritable strategie unitaire de conquete de pouvoir. Ce qui laisse entrevoir des élections générales qui donneront une fois de plus le libre champ au Parti démocratique gabonais.

 
Surtout que ces élections législatives et locales ainsi que la présidentielle se feront en un tour. Un processus remis au goût du jour à l’issue de la concertation politique menée par Alain-Claude Bilie-By-Nze et qui, si l’opposition n’y prend pas garde, par sa dispersion fera place à un raz de marée du « parti de masse » au sein des hémicycles, des assemblées départementales, des conseils municipaux et pour couronner le tout, une nouvelle fois, à la tête de la pays.