Gabon : Ali Bongo, le choix d’Omar Bongo selon Bourgi
Dans une interview accordée à L’Aube, Robert Bourgi, avocat lobbyiste franco-libanais et ancien conseiller d’Omar Bongo Ondimba, a éclairé les dessous du choix d’Ali Bongo comme successeur de son père à la présidence du Gabon. Selon lui, ce choix n’a pas été un coup de force, mais plutôt une volonté affirmée de l’ancien président.
Alors que l’opinion publique s’accorde à distiller une version erronée de l’histoire, Robert Bourgi a tenu à révéler ce qu’il en est concrètement. Selon l’avocat lobbyiste, tout se serait joué en juin 2008 lorsque affaibli, Omar Bongo l’aurait convoqué à Libreville pour discuter de la succession. « Il m’a dit : Tu vois, Fiston, je voudrais que tu conduises Ali auprès de Nicolas Sarkozy », a-t-il confié.
Ali Bongo, le choix d’Omar imposé par la France au peuple gabonais ?
Selon celui qui se revendique fils d’OBO, l’ancien président gabonais souhaitait que son fils soit reçu à l’Élysée afin d’aborder le sujet de la succession. Précisant au passage que ce ne serait pas une « succession royale », mais qu’il devait passer par le suffrage universel. Malgré un refus initial de Nicolas Sarkozy, c’est Claude Guéant, alors secrétaire général de l’Élysée, qui aurait finalement reçu Ali Bongo.
Poursuivant ses explications, Robert Bourgi explique que lors de ce petit-déjeuner à l’Hôtel Bristol, les bases de la future présidence d’Ali Bongo Ondimba avaient été posées. Le conseiller Afrique de Nicolas Sarkozy, Bruno Joubert, aurait également été impliqué dans ces discussions. Après plusieurs échanges, « Ali a finalement été reçu par Sarkozy ». Une succession était donc en marche avec l’adoubement des cadors de la françafrique.
Un Bongo : un point , un train
« Nicolas Sarkozy, venu aux obsèques d’Omar Bongo Ondimba, avait tenu des réunions avec la présidente du Sénat, le personnel politique, Zacharie Myboto et d’autres de l’opposition. On s’était mis d’accord sur le choix d’Ali, parce qu’il n’était pas question, pour nous autres, fidèles d’Omar Bongo, de favoriser un candidat qui ne portait pas le nom Bongo », a souligné sans sourciller l’avocat lobbyiste.
Selon ce dernier, le cap n’était pas mis sur le respect de la volonté du plus grand nombre mais sur celle du désormais défunt Omar Bongo en phase avec la continuité de son régime. La suite est connue de tous, Ali Bongo a été élu président en 2009, un souhait qui, selon Bourgi, s’est finalement réalisé grâce aux efforts conjoints de ses proches et de l’appui de la France. Sapristi !