Gabon : Afreximbank, Donald Trump, Angola…Oligui Nguema tisse sa toile diplomatique

À l’heure où le Gabon amorce sa reconstruction politique et économique, le président Brice Clotaire Oligui Nguema multiplie les gestes diplomatiques stratégiques. De l’Angola à Washington en passant par le Caire, le chef de l’État affiche sa volonté de replacer le pays dans le concert des nations. Retour sur une séquence diplomatique intense, révélée lors de la conférence de presse du 4 juillet 2025 animée par son porte-parole, Théophane Nzame-Nze Biyoghe.
Une offensive diplomatique sur trois continents. Dans son propos liminaire, Théophane Nzame-Nze a dressé le bilan des récentes activités internationales du chef de l’État. Il a notamment souligné la participation de ce dernier au 17ᵉ Sommet des affaires États-Unis-Afrique à Luanda (Angola), où Oligui Nguema a défendu la transformation structurelle de l’économie gabonaise devant plusieurs chefs d’État et investisseurs. « Ce déplacement a permis de promouvoir les initiatives en cours et de renforcer la visibilité du Gabon sur la scène économique continentale », a précisé le conseiller spécial.
À peine revenu de cette étape africaine, le président s’est envolé pour la 32ᵉ Assemblée annuelle d’Afreximbank, à laquelle ont participé d’autres leaders africains. Deux conventions stratégiques ont été signées en marge de cette rencontre : l’une de 1 600 milliards de FCFA pour le développement de la transformation locale du manganèse, l’autre de 112 milliards de FCFA pour la construction de trois centrales énergétiques à Libreville, Port-Gentil et Lambaréné. Des projets à fort impact qui témoignent, selon la présidence, de la crédibilité retrouvée du pays.
La Maison-Blanche en ligne de mire
Point d’orgue de cette séquence diplomatique : une invitation officielle du président américain Donald Trump adressée à Brice Clotaire Oligui Nguema pour une rencontre bilatérale à la Maison-Blanche du 9 au 11 juillet 2025. Selon Théophane Nzame-Nze, seuls cinq pays africains ont été conviés à ce sommet stratégique. « Le choix porté sur le Gabon reflète l’excellence des relations entre Libreville et Washington, mais aussi la reconnaissance de la vision et des réformes impulsées par le Chef de l’État », a-t-il affirmé.
Cette invitation renforce la stature internationale du président gabonais, dont les initiatives économiques et les prises de position sécuritaires semblent convaincre au-delà du continent. Elle s’inscrit aussi dans une logique de diversification des partenariats extérieurs, au moment où le Gabon cherche à attirer des investissements structurants pour soutenir sa relance.
Une diplomatie de projets pour une économie de résultats
Loin des discours protocolaires, cette séquence diplomatique s’est accompagnée de signatures concrètes, chiffrées et sectoriellement ciblées. Le partenariat avec Cybastion pour un Data Center national et la formation de 1 000 jeunes aux métiers du numérique s’ajoute à la construction de routes stratégiques (Ntoum–Cocobeach, Alembé–Mikouyi), portées par EBOMAF et BGFIBank, pour désenclaver le pays.
Le président Oligui Nguema parie ainsi sur une diplomatie de projets au service de son programme de reconstruction. Dans un contexte politique encore instable, cette dynamique externe pourrait consolider sa légitimité à l’intérieur, en affichant des résultats concrets sur les plans économique, technologique et social.
Du sommet de Luanda aux couloirs d’Afreximbank, jusqu’aux salons de la Maison-Blanche, Brice Clotaire Oligui Nguema tisse sa toile. Une stratégie de présence et d’ouverture qui vise à inscrire le Gabon parmi les acteurs incontournables d’un nouvel ordre africain en gestation. Reste à savoir si cette diplomatie ambitieuse sera suivie d’un ancrage durable des réformes sur le terrain. Mais une chose est sûre : le Gabon de la transition entend faire entendre sa voix.
GMT TV