Gabon : Affaire Opiangah, le silence du procureur Obiang Mve alimente le doute
Alors qu’une procédure judiciaire controversée impliquant Hervé Patrick Opiangah (HPO) peine à démontrer la matérialité des faits, le procureur de la République, Bruno Obiang Mve, se mure dans un silence troublant. Face à un dossier marqué par des irrégularités flagrantes et l’absence de preuves tangibles, la non-communication du parquet suscite des interrogations et alimente les suspicions sur la réelle indépendance de la justice gabonaise en cette période de transition.
Un désaveu cinglant de la victime présumée. Si cette affaire continue d’occuper le débat public, c’est avant tout parce que la principale concernée, Elisabeth Opiangah Mengue, a elle-même réfuté toutes les accusations portées contre son père. Une déclaration sans équivoque qu’elle a formulée à plusieurs reprises.
« Lors des confrontations, j’ai clairement affirmé que les accusations portées contre mon père – attouchements, inceste, viol, séquestration – sont totalement infondées. Ces faits n’ont jamais existé, ni dans mon enfance, ni lorsque j’étais mineure, ni à l’âge adulte, ni avant, ni maintenant », avait-t-elle déclaré dans un interview accordée à Gabon Media Time.
Une prise de position qui aurait dû amener le parquet à lever les charges, ou à tout le moins, à justifier la poursuite de l’affaire. Mais depuis, Bruno Obiang Mve reste aux abonnés absents, laissant planer une omerta sur l’évolution de la procédure.
Un mutisme judiciaire qui interroge
Malgré l’absence de preuves et la rétractation de la supposée victime, le procureur maintient le flou sur le dossier, au point de susciter la stupéfaction jusque dans les rangs des professionnels du droit.
Pourquoi s’acharner sur une affaire qui, à la lumière des déclarations de la victime et du principe fondamental de la présomption d’innocence, semble juridiquement non fondée ? Pourquoi le parquet, qui a mobilisé des forces de troisième catégorie pour perquisitionner et interpeller, ne prend-il pas acte des nouvelles déclarations d’Elisabeth Opiangah et ne procède-t-il pas à un classement sans suite ?
À ce mutisme du procureur s’ajoute un autre élément troublant : l’absence d’action effective concernant la plainte déposée par Elisabeth Opiangah contre ceux qui l’auraient instrumentalisée dans cette affaire. Une plainte avec constitution de partie civile, qui pourtant, jusqu’à ce jour, n’a produit aucun effet juridique. Un silence coupable du parquet qui ne fait qu’accentuer les doutes sur la transparence et l’indépendance de cette procédure.
Quand le droit commande un non-lieu
En droit pénal, l’une des règles fondamentales est que sans victime, il ne peut y avoir d’infraction constituée. En clair, si la victime présumée affirme qu’aucune agression n’a eu lieu, il est impossible de poursuivre l’action judiciaire. C’est sur cette base qu’un non-lieu devrait être logiquement prononcé par le procureur de la République.
Cependant, le maintien du flou par Bruno Obiang Mve, malgré ces éléments, pose la question de son indépendance réelle et de l’éventuelle instrumentalisation du dossier. Est-il sous pression ? À qui profite le maintien de cette affaire dans l’opinion publique ? Dans un contexte de transition censé restaurer l’État de droit, ce type d’attitude renforce l’image d’une justice encore sous influence, au lieu de rétablir la crédibilité des institutions judiciaires.
Si le procureur veut prouver qu’il œuvre pour la justice et non pour des intérêts politiques ou des règlements de comptes, il n’a qu’une seule issue : prononcer un non-lieu immédiat et faire toute la lumière sur cette affaire, y compris en poursuivant les éventuels auteurs de cette manipulation judiciaire et instruire la plainte déposée auprès de ses service pour diffamation et atteinte à l’honneur, par Elisabeth Opiangah Mengue.
GMT TV