Gabon : à quand la labellisation des huîtres de Mayumba ?
Située dans la province de la Nyanga, la ville de Mayumba est réputée pour ses huîtres d’exception, récoltées dans les eaux riches de la lagune Banio. Pourtant, malgré leur qualité, ces mollusques ne bénéficient pas encore d’une reconnaissance officielle qui apparaît ainsi comme une nécessité pour valoriser ce produit unique et soutenir les communautés locales.
À Mayumba, la pêche aux huîtres n’est pas une activité banale. Elle est profondément ancrée dans les traditions locales et repose sur des pratiques ancestrales transmises par les clans autochtones, notamment le clan Imondo de Kabi. Ce patrimoine culturel est renforcé par un rituel traditionnel qui limite la pêche à deux périodes précises de l’année : entre mi-juin et octobre.
Un patrimoine naturel et culturel
Ce respect des cycles naturels contribue à préserver la biodiversité exceptionnelle de la lagune Banio. Laquelle regorge de produits halieutiques diverses et variées. Toutefois, cette gestion durable pourrait être mieux valorisée grâce à un label qui garantirait l’origine, la qualité et les méthodes respectueuses de l’environnement employées par les pêcheurs.
L’Association des pêcheurs et des revendeurs d’huîtres de Mayumba (APRHM), composée de 130 membres dont 80 femmes et 50 hommes, joue un rôle clé dans la structuration de cette activité. Cependant, l’absence d’infrastructures adaptées et de financements freine la professionnalisation et la valorisation de la filière. À ce propos, la présidente de l’APRHM a dressé une liste des besoins urgents.
Vers une labellisation concertée
La labellisation des huîtres de Mayumba ne serait pas seulement un outil marketing. Cette perspective représenterait également une reconnaissance des efforts déployés par les pêcheurs pour respecter leur environnement. Cela ouvrirait la voie à de nouveaux débouchés sur le marché mondial, où les produits de la mer certifiés sont de plus en plus prisés.Pour les communautés locales, ce sont des opportunités économiques significatives.
Toute démarche de labellisation devra être menée en concertation étroite avec les populations autochtones, afin de respecter leurs us et coutumes. Le gouvernement gabonais et ses partenaires, notamment l’Union européenne, sont ainsi invités à travailler main dans la main avec les communautés de Mayumba pour concrétiser ce projet. Un défi ambitieux à la hauteur des richesses de la lagune Banio.