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Gabon : à peine installé, Paul-Marie Gondjout attendu sur la gestion de la subvention à la presse 2024

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À peine le fauteuil ministériel occupé, les regards se tournent vers lui. Paul-Marie Gondjout, nouveau ministre de la Communication et des Médias, a officiellement pris ses fonctions le jeudi 9 mai 2025, succédant à Laurence Ndong. Mais avant même de pouvoir déployer sa feuille de route, il est déjà attendu au tournant par les éditeurs de presse, qui exigent des réponses claires sur la gestion opaque de la subvention publique allouée aux médias pour l’année 2024.

Si la cérémonie de passation a été empreinte de civilité, le silence de la ministre sortante sur la publication des bénéficiaires de la subvention reste une tache persistante. Laurence Ndong, transférée au ministère de la Pêche et de l’Économie maritime, a quitté son poste sans jamais rendre publique la liste des organes soutenus ni les critères d’attribution. Une situation que les éditeurs jugent inacceptable.

« Cette subvention est un droit, pas une faveur. Nous voulons savoir à qui elle a été attribuée, sur quelles bases et pour quels montants », avait martelé Guy Pierre Biteghe, directeur de publication de Le Mbandja et figure de proue de la presse indépendante. Pour lui, l’ancienne ministre a manqué de transparence. Il y a donc urgence pour son successeur à restaurer la confiance et la crédibilité du ministère de la Communication auprès des professionnels du secteur.

Une demande de rupture claire

Le Cercle des patrons de la presse en ligne (CPPL) avait, lui aussi, demandé une clarification rapide sur ce dossier. Alors que le gouvernement de la Vème République prône rupture, transparence et responsabilité, les éditeurs attendent de Paul-Marie Gondjout qu’il rompe avec les pratiques jugées clientélistes de ses prédécesseurs.

« On ne peut pas exiger de la presse qu’elle soit libre, responsable et professionnelle si, dans le même temps, l’État continue de gérer l’aide publique dans la plus grande opacité », rappelle un éditeur contacté par Gabon Media Time. Pour lui, ce premier acte du ministre Gondjout sera révélateur de sa capacité à incarner l’exigence de rigueur promise par le président Brice Clotaire Oligui Nguema.

D’autant que cette question ne relève pas uniquement de la gestion administrative. Elle est éminemment politique, puisqu’elle touche à la place de la presse dans le projet de société de la Vème République. En refusant d’étouffer le débat et en apportant des réponses claires, Paul-Marie Gondjout pourrait redonner à la presse libre gabonaise le souffle dont elle a besoin pour jouer pleinement son rôle dans la construction démocratique.

Reste désormais à savoir si le nouveau ministre répondra à cette attente dans les tout prochains jours. Les éditeurs, eux, ne comptent plus se contenter de promesses.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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