Gabon: 900 séropositifs perdus de vue dans la Nyanga
Selon un rapport conjoint de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Programme national de lutte contre le Sida, a indiqué que plus de 900 personnes séropositives inscrites sur la liste du CTA de Tchibanga ont disparu dans la nature. Une situation qui inquiète le Dr. Raïssa Okouyi Ndong Assapi, directeur du Programme de lutte contre les infections sexuellement transmissibles (PLIST) qui a récemment séjourné dans la province de la Nyanga, à l’heure où les Nations unies appellent les gouvernements à œuvrer pour « mettre fin aux inégalités, mettre fin au SIDA » d’ici à 2030.
C’est dans le cadre d’une mission effectuée dans la province de la Nyanga que le Dr. Raïssa Okouyi Ndong Assapi s’est exprimé. La mission qui avait pour but de mesurer le niveau d’exécution de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA dans cette région, a permis de faire le déplorable constat. Si la faiblesse des ressources humaines dans ce Centre de traitement ambulatoire qui impacte sur la performance de la prise en charge, est souvent décriée, le phénomène des perdus de vue a été pointé du doigt.
En effet, selon un rapport conjoint OMS/PNLS, « 900 malades du SIDA dans la Nyanga sont perdus de vue au Centre de traitement ambulatoire de Tchibanga. Soit 503 pour 2019 et 397 en 2022 ». Une situation préoccupante tant ces malades qui sont dans la nature constituent un danger pour eux-mêmes mais aussi pour les autres, au cas où ils viendraient à avoir des rapports sexuels non protégés.
Toutefois, si l’on estime que certains perdus de vue sont décédés et d’autres transférés vers d’autres CTA du pays, pour les autorités sanitaires, le problème des malades disparus dans la nature reste entier. En d’autres termes, certains perdus de vue sont des personnes qui décident d’avoir recours à des thérapies alternatives en se rendant dans les églises, ou chez des tradipadiciens, entre autres, lorsqu’ils ne tombent pas dans le déni de la maladie.
Il faut dire que le grand nombre de patients séropositifs perdus de vue conduit à des occasions manquées de sauver de vie. Développer des stratégies pour prévenir ce phénomène est essentiel à l’heure où les Nations Unies appellent les dirigeants du monde à « Mettre fin aux inégalités, Mettre fin au SIDA, Mettre fin aux pandémies », tel que défini par le thème retenu pour l’édition 2021 de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA.