Gabon : l’abus d’alcool, un facteur aggravant dans la lutte contre la tuberculose

Depuis 2021, le Gabon figure parmi les 30 pays les plus touchés par la tuberculose dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Une situation alarmante, en grande partie liée à un facteur de risque trop souvent négligé notamment l’abus d’alcool. Une situation qui représente un véritable défi de santé publique.
D’après les dernières données de l’OMS, le nombre de cas de tuberculose déclarés au Gabon est passé de 6 451 en 2022 à 6 760 en 2023. Cette progression témoigne de la persistance et de l’ampleur du phénomène, qui touche toutes les catégories sociales, notamment les populations vivant dans des quartiers précaires. Les spécialistes rappellent que le risque de contamination dépend fortement de la proximité avec une personne infectée, et surtout, de la qualité de la ventilation des espaces fréquentés.
Quand l’abus d’alcool réveille la tuberculose
Le lien entre consommation excessive d’alcool et tuberculose est de plus en plus établi. Le Dr Strédice Manguinga Guitouka, directeur du Programme national de lutte contre la tuberculose, a apporté des précisions. « Nous portons tous en nous le germe de la tuberculose, mais il reste endormi. Ce qui le réveille, c’est la faiblesse du système immunitaire. Et l’excès d’alcool affaiblit considérablement notre défense naturelle. Une bière ou deux n’est pas un problème. Mais lorsqu’on abuse de l’alcool, on finit par favoriser l’apparition de la maladie » a t-il déclaré au cours d’un entretien.
La tuberculose, maladie respiratoire due à la bactérie Mycobacterium tuberculosis, se transmet par l’air lorsqu’une personne infectée tousse, éternue ou parle. Or, les lieux de consommation d’alcool que sont les bars, snacks, boîtes de nuit sont souvent clos, mal ventilés et très fréquentés. Des conditions idéales pour une propagation rapide de la bactérie.
Agir sur les comportements pour freiner la maladie
Face à cette situation préoccupante, il devient impératif de sensibiliser les populations aux conséquences de la consommation abusive d’alcool, non seulement sur le foie ou le mental, mais aussi sur le risque accru de développer des maladies infectieuses comme la tuberculose. Le directeur PNLT préconise d’adopter un mode de vie sain, réduire sa consommation d’alcool, respecter les gestes d’hygiène comme le lavage régulier des mains.
Aussi veiller à une bonne aération des lieux publics sont autant de mesures simples mais essentielles selon le Dr Strédice Manguinga Guitouka. Le respect de la distanciation physique dans les endroits fermés reste également un levier de prévention non négligeable. Comme le rappelle un adage bien connu, mieux vaut prévenir que guérir.
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