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Gabon : 31,7 milliards de FCFA pour les élections de 2025

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Alors que les élections locales, législatives et sénatoriales approchent à grands pas, l’État gabonais prévoit d’y consacrer une enveloppe de 31,7 milliards de FCFA rapporte le site d’information spécialisé en économie. Un effort budgétaire conséquent dans un contexte de reprise institutionnelle, mais qui soulève des questions quant aux priorités nationales, notamment dans les secteurs sociaux et productifs.

Inscrite dans la loi de finances 2025, cette dotation électorale s’inscrit dans une dynamique engagée depuis le renversement du régime Bongo et la mise en place du processus de transition. Selon les données budgétaires consultées par Gabon Media Time, cette enveloppe couvre les trois scrutins prévus pour l’année en cours : les élections locales, législatives et sénatoriales, censées asseoir définitivement la Vème République.

Un effort financier dans la continuité de la présidentielle

Si les autorités insistent sur la nécessité de restaurer les institutions et de consolider la démocratie, la facture des échéances électorales s’annonce lourde. En 2024, le coût cumulé des activités politiques et électorales s’était déjà élevé à plus de 149 milliards de FCFA, dont près de 116 milliards pour la seule présidentielle du 12 avril 2024. Un niveau de dépense qui avait suscité de vifs débats sur la soutenabilité budgétaire, dans un contexte économique marqué par des tensions sur les finances publiques.

« L’effort consenti traduit la volonté de renforcer le socle institutionnel du pays, mais il ne peut être analysé en vase clos », estime un analyste budgétaire interrogé par GMT. « Il faut aussi se demander ce que ces investissements politiques coûtent aux secteurs névralgiques comme la santé, l’éducation ou l’agriculture ».

Des arbitrages budgétaires sous tension

Car dans le même temps, plusieurs secteurs sociaux peinent à se remettre du ralentissement économique post-Covid et des effets d’une gouvernance fragilisée par la transition. Le système de santé manque toujours de plateaux techniques de qualité, l’école publique est confrontée à des infrastructures délabrées, et les jeunes entrepreneurs attendent encore un véritable soutien de l’État.

D’où une interrogation persistante : le budget électoral est-il compatible avec une relance durable du pays ? Certains acteurs de la société civile plaident pour une meilleure priorisation des ressources, soulignant que « la démocratie coûte cher, mais que la misère sociale coûte plus encore ».

Alors que les Gabonais s’apprêtent à élire députés, sénateurs et conseillers locaux, les regards sont aussi tournés vers la manière dont le gouvernement arbitrera entre les impératifs de légitimité institutionnelle et les attentes pressantes de la population.

Un exercice d’équilibre budgétaire à haut risque pour l’Exécutif, sommé de prouver que la refondation de la République ne se fera pas au détriment du quotidien des Gabonais.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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