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Gabon : 2013–2025, du foncier aux titres, comment SOGADA a sécurisé l’investissement et le voisinage

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Implantée sur 162 hectares à Méyang, dans le département du Komo-Mondah, la Société gabonaise de développement agricole (SOGADA) illustre un modèle de sécurisation foncière et sociale. En une décennie, l’entreprise fondée par Hervé Patrick Opiangah a transformé une forêt primaire en un pôle agro-industriel, conciliant production, respect des riverains et ancrage territorial.

Née en 2013, la SOGADA a franchi une étape décisive en 2017 avec le lancement du défrichement de son site. « Nous avons pu obtenir un accord avec les partenaires riverains puisque c’étaient des terrains à l’origine ancestraux. Nous avons fini par dédommager les populations et payer l’État gabonais pour sécuriser notre investissement par l’acquisition de titres fonciers », rappelle Hervé Patrick Opiangah.

Cette démarche, rare dans un contexte où le foncier demeure source de tensions, a permis à l’entreprise de poser les bases d’un développement durable. Elle s’est traduite par la régularisation des droits de propriété et par l’établissement d’un « bon voisinage » avec les communautés locales.

Acceptabilité sociale et création de valeur locale

Au-delà des procédures administratives, la SOGADA a investi dans la création de valeur au bénéfice des populations riveraines. Aménagement d’espaces verts, gestion rigoureuse des effluents, embauche de main-d’œuvre locale et recours à des prestataires du cru sont autant de leviers qui renforcent l’acceptabilité sociale du projet. « La SOGADA, ce n’est pas seulement une usine à œufs, c’est un projet de vie qui implique les hommes et les femmes autour de nous », insiste son fondateur.

Aujourd’hui, avec 100 agents permanents sur le site et bientôt 250 emplois directs attendus, la société consolide son ancrage dans le territoire. L’agro-industrie s’y conjugue avec le respect des équilibres sociaux, traduisant l’ambition de contribuer à la souveraineté alimentaire tout en restant attentive à l’impact sur les communautés.

Un modèle reproductible ?

En combinant sécurisation foncière, transparence dans les transactions avec les riverains et valorisation des compétences locales, la SOGADA trace une voie originale. Elle démontre qu’un projet industriel peut prospérer en s’ancrant dans son environnement immédiat. À l’heure où l’autosuffisance alimentaire est un objectif national, cette approche sociale et territoriale pourrait bien constituer l’un des véritables atouts du modèle gabonais.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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